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Le non des Verts à Valls divise le parti

Le bureau exécutif d'Europe Ecologie-Les Verts a officiellement refusé, ce mardi, de participer au gouvernement de Manuel Valls à l'issue d'une journée de discussions. Les écologistes restent en revanche "des partenaires vigilants" de la majorité, a précisé la secrétaire nationale Emmanuelle Cosse. Mais cette décision divise au sein même du parti, et en particulier chez les parlementaires écologistes.
Article rédigé par Matthieu Mondoloni
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Maxppp)

Ils étaient restés silencieux tout au long de la journée, même après avoir leur entrevue avec Manuel Valls dans la matinée. Finalement, peu après 20h, l'information a été rendue publique : Europe Ecologie-Les Verts ne participera pas au nouveau gouvernement conduit par l'ancien ministre de l'Intérieur.

Selon plusieurs sources parlementaires, les écologistes ont délibéré sur ce point en interne dans l'après-midi. "La direction du parti a refusé à huit voix contre quatre ", a-t-on précisé.

"Malgré les propositions faites par Manuel Valls, les conditions en l'état
ne sont pas réunies pour qu'Europe Ecologie-Les Verts participe au
gouvernement. Nous serons des partenaires vigilants et présents pour que cette
transition s'incarne dans des mesures d'ampleur
", déclare la secrétaire nationale, Emmanuelle Cosse dans
un communiqué.

La menace de l'exclusion du parti

Cette décision a été prise contre l'avis d'une majorité de
parlementaires du parti écologiste, a précisé une autre source. Si un élu acceptait malgré
tout d'accepter un ministère, il serait exclu du parti, a-t-elle ajouté.

Cette décision a du mal à passer chez bon nonbre de ces parlementaires. C'est le cas de François de Rugy, présenti pour participer au nouveau gouvernement. Il regrette que "la direction du parti se soit isolée sur une posture de refus " contre l'avis des parlementaires écologistes.

"Je suis abasourdi par l'immaturité de mon propre parti " a déclaré le député écologiste François-Michel Lambert. "Cela fait 22 ans que je suis en politique avec l'espoir de changer la
politique environnementale de ce pays et le jour où on nous propose un
ministère de l'Environnement élargi avec l'Energie et la possibilité de
conduire la transition énergétique, notre parti dit 'non'
", a-t-il déploré.

Ce refus des écologistes n'est pas compris non plus par certains de leurs anciens membres, à l'image de Jean-Luc Bennhamias pour qui les Verts "se trompent entre l'idéologie et la pratique".

Lundi, les deux ministres écologistes du gouvernement Ayrault avaient déjà annoncé leur refus de participer à celui de Manuel Valls, estimant que ce choix n'était "pas une réponse adéquate aux problèmes des Français ".

Le nouveau Premier ministre devrait annoncer mercredi la composition de son nouveau gouvernement. La question est de savoir, comme l'assurent les conseillers de Manuel Valls, si des Verts en feront partie, quitte à être exclus d'EELV

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