Le patrimoine des ministres mis en ligne
La déclaration de patrimoine est un document déjà remis par chaque ministre à la Commission pour la transparence financière de la vie politique, en début et en fin de mandat. Les membres du gouvernement doivent y faire figurer leurs biens mobiliers, immobiliers et les comptes en leur possession. Mais ce document reste déclaratif : omettre certains éléments, comme l'a fait Jérôme Cahuzac, est tout à fait possible.
Les déclarations de patrimoine ont été publiées ce lundi sur le site officiel du gouvernement. Elles vont rejoindre les déclarations d'intérêt déjà publiées pour chaque ministre, qui recensent les biens susceptibles de poser un conflit d'intérêt avec leur activité politique.
En revanche, les feuilles d'impôts des ministres ne seront pas publiées, a indiqué lundi matin le ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies alors que Jean-Marc Ayrault s'était dit favorable la semaine derrière à cette publication. "Il y a un problème juridique : la transparence, je me l'impose, mais il y a le problème des tiers", a-t-il souligné.
Qui a déjà fait son "coming out" patrimonial ?
Certains ministres n'ont pas attendu la date butoir du 15 avril pour jouer la transparence. Arnaud Montebourg, au Redressement productif, et Marie-Arlette Carlotti, à l'Exclusion, ont été les premiers à prendre l'initiative.
D'autres collègues leur ont rapidement emboîté le pas cette semaine : Aurélie Filipetti, Cécile Duflot, Pascal Canfin, Marisol Touraine, Delphine Batho, Najat Vallaud-Belkacem et Pierre Moscovici.
Une 4L pour Duflot, un fauteuil Charles Eames et une demi-place de parking pour Montebourg... retrouvez le patrimoine des ministres déjà déclarés en un clin d'oeil sur cette photo interactive ci-dessus.
Transparence ou voyeurisme ?
Les ministres ne sont pas les seuls concernés par cette mesure. Le projet de loi de moralisation de la vie publique sera présenté le 24 avril en Conseil des ministres. Il propose d'imposer la même transparence à l'ensemble des parlementaires et aux présidents des collectivités territoriales.
Une perspective qui fait polémique jusque dans les rangs de la majorité. Claude Bartolone, le président socialiste de l'Assemblée, s'est fortement opposé au texte. Pour lui, "déclarer, contrôler, sanctionner, c'est de la transparence" alors que "rendre public, c'est du voyeurisme" .
Le point de vue est partagé à droite par Rachida Dati ou Jean-François Copé, peu enthousiastes à l'idée de publier leur déclaration, à l'inverse de François Fillon et Laurent Wauquiez.
Dernière opposante en date, Marine Le Pen s'est amusée d'un projet qu'elle considère comme une "course à la pauvreté" . La France figure pourtant parmi les plus mauvais élève de l'Union européenne en matière de transparence des élus.
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