Le phénomène Mélenchon
Jean-Luc Mélenchon écrase la concurrence trotskiste toujours collée au plancher sondagier. Il grimpe régulièrement alors que la candidate écologiste s'enfonce. Mieux il est persuadé que ses idées inspirent les deux principaux candidats : la tranche d'impôt à 75% de François Hollande, la taxe pour les évadés fiscaux de Nicolas Sarkozy ou encore la menace du président candidat de s'affranchir de certaines règles européennes. En meeting à Clermont-Ferrand hier soir, le candidat du Front de Gauche les a incité à poursuivre : "Prenez la sortie du traité de Lisbonne, prenez le SMIC à 1.700 euros, prenez la planification écologique, prenez la sortie de l’OTAN, prenez tout ce que nous avons dans notre programme […] mais nous savons une chose, c’est que c’est nous les mieux placer pour l’appliquer".
Jean-Luc Mélenchon n'entend donc pas en rester là en battant le fer tant qu'il est rouge pour faire fructifier son capital électoral. Son entourage dit viser les 15%. Lui a même répété hier vouloir passer en tête de la gauche, reconnaissant toutefois que la "marche était haute". Au PS officiellement, la cote de Mélenchon ne fait pas peur. François Hollande, comme son porte-parole Bernard Cazeneuve, multiplient néanmoins les appels au vote utile dès le 22 avril : "Une grande partie des Français qui souhaitent voir partir Nicolas Sarkozy en le voyant remplacé par François Hollande doivent dés le premier tour se porter sur la candidature de François Hollande".
Jean-Luc Mélenchon qui ferait de l'ombre à François Hollande, c'est ce dont rêve l'UMP alors que certains sondages font se croiser ou se toucher les courbes des deux favoris. Entre les deux candidats de gauche, le cœur du député sarkozyste Eric Ciotti ne balance donc pas : "d’un coté il y a quelqu’un qui est aseptisé, sans saveur, sans odeur, qui ne dit rien et puis de l’autre il y a quelqu’un qui a du relief qui aime un peu les français ; les français aiment que ça bougent ; ils n’aiment pas les colins froids".
Le candidat du Front de Gauche va devoir rester vigilant sur sa gauche. Les deux candidats trotskistes Nathalie Artaud et Philippe Poutou ont eu leurs parrainages et vont bénéficier à partir de la semaine prochaine de l'égalité de temps de parole dans les médias audiovisuels. L'occasion espère l'ancien leader du NPA Olivier Besancenot de sortir de l'ornière des 1% : "La dynamique de Jean-Luc Mélenchon et du Front de gauche, moi je préfère l’authenticité de Philippe Poutou".
Pas sûr que Jean-Luc Mélenchon ait envie de partager sa richesse électorale.
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