Le Préfet suspendu accuse son ministre d’une "cabale"
Depuis le 14 août dernier, Paul Girot de Langlade est visé par une enquête pour "injures publiques à caractère racial" notamment après une plainte déposée par une agent de sécurité de l'aéroport d'Orly.
D’origine antillaise, elle accuse le préfet, d’avoir tenu des propos déplacés à son encontre.
_ Paul Girot de Langlade était alors coordinateur des Etats généraux de l’Outre-mer pour l’ile de la Réunion.
Depuis, le préfet est suspendu de ses fonctions par le ministère de l’intérieur.
Il a été entendu en début de semaine par la brigade de répression de la délinquance contre la personne.
"Je suis victime d'une cabale et je tiens à la dénoncer", affirme le préfet
hors cadre.
"Je ne suis pas raciste, je l'affirme haut et fort. J'ai servi à Wallis-Et-Futuna, en Guadeloupe, de 2004 à 2006 et à la Réunion, où je viens de mener à terme ma mission consacrée aux états généraux de l'outre-mer".
Le préfet accuse
"Cette affaire, qui n'était à l'origine qu'un banal incident, a été orchestrée par l'actuel ministre de l'Intérieur, probablement pour faire oublier son passage au ministère de l'Intégration où il a mené une politique plus sévère que dans le passé et pour se refaire à bon compte une virginité de parfait antiraciste".
_ Revenant sur l'épisode du 31 juillet à l'aéroport d'Orly, il raconte qu'il était en transit entre deux avions avec un temps de correspondance très court.
"Au contrôle de sécurité, les agents ont été agressifs d'entrée de jeu", affirme-t-il. "J'ai été bousculé".
"Je n'ai rien dit sur la couleur de peau des agents", ajoute-t-il. "J'ai
simplement déclaré qu'avec une gestion pareille, on se croirait en Afrique!".
"La scène a été filmée par les caméras. Ce film conforte ma version", poursuit le
préfet.
Aujourd’hui, Paul Girot de Langlade se dit "blessé par ce lynchage médiatique".
"Me traiter de raciste est une insulte pour moi et ma famille. Je veux être réhabilité et je vais me battre pour çà".
Pour le ministère de l'Intérieur il n'y a pas "le moindre coup monté". "Si
l'enquête démontre qu'il n'a pas commis les faits pour lesquels il est poursuivi, il sera réintégré sans le moindre problème".
Mikaël Roparz, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.