Le programme économique de Sarkozy, un air de déjà-vu
Nicolas Sarkozy repasse à l'offensive. Dans "Le Figaro", lundi 2 mars, il énonce plusieurs propositions économiques, pas forcément très neuves.
La meilleure défense, c'est l'attaque ? Après un article du Monde intitulé "Et si Sarkozy n'était plus 'Sarko'", l'accusant de n'avoir pas renouvelé ses idées depuis 2007, l'ex-chef de l'Etat tente de reprendre la main.
Seuls 22% des Français souhaitent qu'il soit candidat à la présidentielle de 2017, selon un sondage BVA publié le 22 février. Pour tenter d'inverser la vapeur, le président de l'UMP a donné une longue interview au Figaro lundi 2 mars. Passage en revue des principales propositions économiques de l'ancien président de la République.
Revenir à la "règle" du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux
Nicolas Sarkozy estime que la France doit revenir à un niveau de dépenses publiques "équivalent à 50% du PIB et inscrire ce chiffre dans la Constitution". Il veut revenir à la "règle" qu'il avait instaurée en 2007 "du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite et surtout l'imposer à la fonction publique territoriale". Cette règle avait, selon Le Monde, engendré notamment quelque 70 000 suppressions de postes dans l'Education nationale sous le quinquennat Sarkozy entre 2007 et 2012.
"En contrepartie, ajoute l'ex-chef de l'Etat, les collectivités doivent avoir la possibilité de négocier directement les rémunérations et le temps de travail avec leurs agents, sans être totalement soumises à des règles imposées par l'Etat." Il estime aussi qu'il faut recruter prioritairement dans la fonction publique "avec des contrats de cinq ans quand le poste le justifie". Enfin, il juge qu'il faut "augmenter le temps de travail dans la fonction publique" et "rétablir le jour de carence en cas de maladie dans la fonction publique".
Rétablir les heures supplémentaires défiscalisées
L'ancien chef de l'Etat affirme que "les entreprises qui souhaitent sortir des 35 heures doivent pouvoir le faire par la négociation". Par ailleurs, il veut rétablir les "heures supplémentaires défiscalisées" dans le privé comme dans la fonction publique.
Là encore, il s'agit d'un retour à 2007 : les heures supplémentaires défiscalisées et exonérées de cotisations sociales avaient été l'une des mesures-phares de la loi en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat (dite Tepa ou "paquet fiscal"). Le président François Hollande, comme il s'y était engagé, les a supprimées en 2012, notamment en raison du manque à gagner pour le budget de l'Etat.
Supprimer l'impôt sur la fortune
Sur l'impôt sur la fortune (ISF), Nicolas Sarkozy semble emboîter le pas à son ancien Premier ministre. Dans un entretien au Figaro en juin 2014, François Fillon avait regretté de ne pas avoir supprimé cet impôt "imbécile" en 2007.
Comme en écho, l'ancien président déclare quelques mois plus tard au même journal : "Il n'y a pas d'ISF en Allemagne et il ne doit donc plus y avoir d'ISF en France." En 2007, au début de son quinquennat, Nicolas Sarkozy avait opté pour le "bouclier fiscal" (qui plafonne l'impôt maximal à 50% des revenus) plutôt que pour la suppression de l'ISF. La loi Tepa permettait cependant de réduire l'ISF, notamment via des investissements dans les PME et PMI.
Repousser l'âge de la retraite à 63 ans
Alors qu'Alain Juppé et François Fillon, ses rivaux probables pour l'investiture UMP à la présidentielle de 2017, se sont prononcés pour un âge légal de départ à la retraite à 65 ans pour bénéficier d'une retraite à taux plein, Nicolas Sarkozy suggère, lui, de "repousser l'âge de départ à 63 ans".
Limiter le Code du travail aux "droits fondamentaux des salariés"
Enfin, le président de l'UMP propose de "ne garder que les droits fondamentaux des salariés dans le Code du travail et renvoyer le reste à la négociation d'entreprise".
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