Duel PS-FN dans le Doubs : Sarkozy refuse de donner une consigne de vote
Le président de l'UMP a fait cette déclaration devant les députés du groupe UMP à l'Assemblée, mardi.
"Non au FN" mais "on laisse les électeurs choisir". Ce n'est pas encore la position officielle de l'UMP. Mais c'est celle de son président. Selon des députés UMP, Nicolas Sarkozy l'a exposée, mardi 3 février, devant les élus du groupe UMP à l'Assemblée, quelques heures avant le bureau politique qu'il doit présider à 18 heures et qui arrêtera la ligne de l'UMP pour le second tour de l'élection législative partielle qui oppose PS et FN dans le Doubs.
"Une victoire du FN au plan national n'est plus hypothétique", a averti Nicolas Sarkozy. Dans ce contexte, "nous ne donnons pas de consignes de vote" aux électeurs du Doubs "mais nous leur demandons de prendre en compte cette dimension", a-t-il expliqué. Il a aussi mis en garde contre "un risque d'explosion de l'UMP" si "nous ramenons tout à un problème de conscience".
"Un risque d'explosion à l'UMP"
Le président de l'UMP a insisté sur l'importance de faire "un choix politique". "Je vous mets en garde : un parti politique qui ne prend pas de position, ce n'est pas bon signe. Nous devons adopter une position claire sous peine de cumuler tous les inconvénients. Il faut affirmer un choix politique".
Il a suggéré de "combiner quelque chose qui nous rassemblerait", en disant d'une part "qu'on ne peut pas accepter de complaisance avec le FN" et que "l'élection d'un député FN ne serait pas une bonne chose", et d'autre part que "nous laissons la liberté de choix des électeurs" du Doubs. "Avec cela, nous barrons la route au FN qui souhaite notre mort", a-t-il dit, ajoutant qu'il n'y avait "pas de consigne non plus pour le PS".
"Je prépare un texte en ce sens que je soumettrai au débat dans le cadre du Bureau politique" mardi en fin de journée, a-t-il précisé.
"Ça a frité très fort"
L'intervention de Nicolas Sarkozy a provoqué un certain tumulte, ont rapporté plusieurs participants à l'AFP. "C'est la réunion de groupe la plus dure à laquelle j'ai jamais assisté", a même affirmé un ancien ministre. Selon ce dernier, "la position de Sarkozy n'est pas tenable car elle revient à dire 'votez PS'".
Selon un autre participant, "ça a frité très fort", si bien que le patron des députés UMP, Christian Jacob "a levé la séance après l'intervention de Sarkozy". Pour ce participant, l'intervention de Nicolas Sarkozy revenait à "pousser à voter PS".
La bronca des mécontents est venue notamment de Patrick Balkany et Claude Goasguen qui auraient tous deux aimé que le président de l'UMP se prononce clairement pour le "ni-ni" (ni PS, ni FN).
"Juppé aurait dû attendre et ne pas diviser"
L'élimination de l'UMP Charles Demouge au premier tour de la législative, dimanche, a plongé dans l'embarras le parti de Nicolas Sarkozy.
Plusieurs ténors ont fait entendre leur refus du "ni-ni". En particulier Alain Juppé. "Juppé aurait dû attendre et ne pas diviser", a condamné le patron de l'UMP, cité par des députés.
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