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Législatives : Charles Beigbeder lance sa campagne à Paris pour l'UMP

Mercredi 9 mai, Charles Beigbeder lance sa campagne législative à l'occasion d'un meeting. L'entrepreneur, ancien patron de Poweo, défendra les couleurs de l'UMP dans la 8e circonscription de Paris à cheval entre les XIIe et le XXe arrondissements.
Article rédigé par Daïc Audouit
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Charles Beigbeider portait la candidature de Grenoble pour les JO de 2018 (ALEXANDER JOE / AFP)

Mercredi 9 mai, Charles Beigbeder lance sa campagne législative à l'occasion d'un meeting. L'entrepreneur, ancien patron de Poweo, défendra les couleurs de l'UMP dans la 8e circonscription de Paris à cheval entre les XIIe et le XXe arrondissements.

Charles Begbeider a déja tout prévu. Son calendrier de campagne des législatives est bouclé jusqu'au 13 juin.

Professionnel

Elle commence mercredi 9 mai par un meeting dans sa circonscription, la 8e de la capitale, à cheval entre le XIIe et XXe arrondissement. Affaire de tempérament et d'expérience.

"C'est vrai, je ne viens pas de la politique, mais je suis chef d'entreprise : professionnel et méthodique", affirme l'ancien candidat à la présidence du Medef, et toujours détenteur de 80% des parts d'une holding d' "asset management".

Mais la politique est jalonnée d'imprévus. Jean-François Copé devait participer à la réunion de ce soir. Pris par ses activités de patron de l'UMP, il se contentera d'un message vidéo pour soutenir l'un de ses poulains dans la capitale.

L'anti-Klarsfeld

En balisant ainsi son terrain, M. Beigbeder veut surtout trancher avec son prédécesseur dans la circonscription en 2007 : Arno Klarsfeld.

Parachuté au dernier moment, le célèbre avocat, avec une franchise désarmante, avait coulé sa campagne dès le début, en prononçant ces mots célèbres : "je ne suis pas un expert du 12e mais je l'ai traversé quand j'ai couru le marathon de Paris". Une légèreté qui couta à l'UMP la circonscription, conquise par la Parti socialiste.

"Arno se laissait vivre, Charles lui est engagé", témoigne sa suppléante Valérie Montandon. Cet engagement pourra-t-il durer alors que M. Beigbeder aura fort à faire pour gagner, François Hollande ayant obtenu 55% des voix sur Paris, un record historique ?

"Au-delà du 17 juin, et peu importe le résultat, je resterai contrairement aux autres personnalités qui m'ont précédé", assure, comme on le fait dans ces cas là, l'ancien président de Poweo qui pense à Jean-Marie Cavada et à Christine Lagarde, un temps passés par le XIIe avant d'aller vers d'autres cieux plus cléments.

Charles Beigbeder et sa suppléante (D.A)

Guerre Fillon-Copé : la cible est Chantal Jouanno

Les prochaines échéances, ce sont les municipales de 2014. Or le XIIe, grand pourvoyeur de conseillers de Paris, est un arrondissement clé pour l'UMP si elle veut espérer reconquérir l'Hôtel de ville.

Mais la candidate programmée est la sénatrice Chantal Jouanno, qui s'est illustrée dans l'entre-deux- tours en critiquant la droitisation de la campagne ou encore plus récemment, en prenant ses distances avec Jean-François Copé.

L'ancienne ministre est un soutien de François Fillon quand M. Beigbeder est un relais du patron de l'UMP. "Je ne comprends pas l'attitude de Chantal Jouanno. Elle tire contre son camp. On appelle cela de la haute trahison. Je lui conseille de prendre sa carte au Parti socialiste. Elle est out", déclare le chef d'entreprise qui a vite compris les moeurs politiques.

Le XIIe s'annonce donc comme un des multiples terrains d'affrontement entre MM. Fillon et Copé dans la capitale.

Pour l'heure, il ne devra affronter qu'une candidature dissidente, celle de Franck Margain, réprésentant du parti de Christine Boutin et qui ne l'inquiète que s'il utilise l'étiquette UMP sur ses documents électoraux.

"Candidat néo-conservateur" pour la gauche

Ces divisions amusent évidemment la députée sortante PS, Sandrine Mazetier, ancienne strauss-kahnienne tendance Aubry et spécialiste des questions d'immigration au Parlement.

Mais c'est le profil du candidat qu'elle attaque. "C'est une caricature des dérives actuelles de l'UMP. C'est un ultra-libéral sauf dans le domaine des droits de l'homme. C'est la candidature d'un néo-conservateur", stigmatise la députée socialiste.

De son côté, elle devra affronter une candidature du Front de gauche portée par Alexis Corbière, un des principaux lieutenants de Jean-Luc Mélenchon pendant la campagne présidentielle.

M. Beigbeder, lui s'apprête à faire ce soir son premier tractage de la campagne, enthousiaste comme aux premiers jours d'une passion.

"L'amour dure trois ans", écrivait son frère Frédéric. Cela tombe bien car cela l'amène au moins au-delà des prochaines municipales.

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