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Les Le Pen à la tête du FN, Gollnisch veut rester à part

A la tribune du XIVe congrès du FN, Marine Le Pen a prononcé son premier discours en tant que présidente du mouvement créé par son père il y a près de 40 ans. _ Elu par acclamation "président d’honneur", Jean-Marie Le Pen se réserve l’accès à toutes les instances dirigeantes. _ Quant à Bruno Gollnisch, il a refusé la vice-présidence que lui proposait la benjamine Le Pen.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France © REUTERS / Stephane Mahe)

Sa victoire était connue depuis vendredi soir, son score depuis hier : Marine Le Pen a été propulsée à la tête du Front national par près de 68% des voix des quelque 17.000 adhérents en situation de voter. A la tribune du congrès, une grand-messe organisée cette fois à Tours, le vieux leader d’extrême-droite, 82 ans dont près de 40 à la tête de son mouvement, a étreint sa benjamine de 42 ans, après avoir lui-même proclamé les résultats.

Dans son premier discours de présidente, Marine Le Pen s'est démarquée de son père : l’insécurité et l’immigration, les deux "mamelles" du FN, ont été peu abordées, la nouvelle présidente préférant se faire l'apôtre d'un FN défenseur d'un "Etat fort", laïc et républicain, chargé de défendre les Français contre le "libre-échangisme" et le règne de "l'argent roi".
_ Loin des valeurs catholiques traditionalistes défendues par une partie du FN, elle a aussi dit que l'Etat devait être "le garant de la laïcité", mais pour aussitôt s'en prendre à l'"islamisation", l'un de ses thèmes de prédilection. Marine Le Pen a été chaudement applaudie quand elle s'est élevée contre les "horaires particuliers dans les piscines pour les femmes musulmanes", "l'introduction d'interdits religieux alimentaires" dans les cantines et la viande "halal".

Gollnisch boude

Les appels du pied auront été vains : Bruno Gollnisch a refusé la vice-présidence du mouvement que lui proposait sa rivale, assurant qu’il souhaitait que la nouvelle équipe ait "les coudées franches" et "fasse ses preuves".
_ Dans un parti souvent miné par les scissions, il a toutefois assuré qu’il continuerait "à servir la cause".

Ovationné par l’assistance, Jean-Marie Le Pen a été élu, par acclamations de la salle, "président d’honneur" du mouvement. Le vieux leader d'extrême-droite se réserve ainsi l’accès à toutes les instances du mouvement.

Dérapage antisémite

Alors que sa fille s’emploie à lisser l’image du FN, le fondateur du mouvement s’est livré, une nouvelle fois, à ces dérapages dont il a le secret, dérapage à résonance antisémite cette fois.
_ A propos d’un journaliste de France 24 qui s’est plaint d’avoir été molesté par le service d’ordre, il a lâché : "le personnage en question a cru pouvoir dire que c'est parce qu'il était juif qu'il avait été expulsé... ça ne se voyait ni sur sa carte, ni sur son nez, si j'ose dire".

Invitée à commenter, Marine Le Pen a esquivé.

Gilles Halais, avec agences

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