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Les migrants au coeur d'un sommet franco-italien crispé

Silvio Berlusconi accueille ce matin Nicolas Sarkozy pour le 29e sommet franco-italien. Paris et Rome s'accordent sur un point : il faut revoir les accords de Schengen.
Article rédigé par franceinfo
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Les poignées de main seront viriles. Les sourires un peu crispés. Nicolas Sarkozy sera reçu à 11h30 ce matin par Silvio Berlusconi à la villa Madama dans la campagne romaine. Un peu plus d'une heure d'entretien est prévue entre les deux chefs d'État autour notamment du sort des réfugiés libyens et tunisiens.

Le Premier ministre François Fillon, les ministres Alain Juppé, Claude Guéant et Christine Lagarde seront aussi du voyage.
_ Selon l'Élysée, le président français et le chef du gouvernement italien devraient s'accorder sur un texte commun demandant une révision des accords de Schengen sur la libre circulation des personnes dans une grande partie de l'Union européenne.

_ L'Italie ne veut pas être seule à gérer l'afflux de réfugiés tunisiens et libyens. Depuis quatre mois, 25.000 immigrés illégaux sont entrés dans l'Union européenne, principalement via l'île italienne de Lampedusa.

_ Rome a accordé début avril des titres temporaires de séjour à ces immigrés qui peuvent désormais circuler dans les 23 pays européens de l'espace Schengen, au grand dam de Paris qui refuse de "subir", selon le ministre de l'intérieur Claude Guéant, ce flux d'immigrés. Les autorités françaises continuent de reconduire à la frontière tout réfugié en possession du permis mais qui ne dispose pas d'assez d'argent.

_ En guise de protestation, la France a bloqué le 17 avril les trains en provenance de Vintimille où manifestaient à la frontière migrants et associations de défense des droits de l'homme.

Après un premier accord entre ministres de l'intérieur début avril, le 29e sommet franco-italien doit permettre d'apaiser les tensions.
Autre sujet de crispation entre deux chefs d'État affaiblis politiquement dans leurs pays : l'économie. Les entreprises françaises et italiennes espèrent bien décrocher d'importants contrats notamment pétroliers en Libye. Les industriels italiens prennent aussi de plus en plus mal les tentatives des Français d'augmenter leur part de capital dans des entreprises italiennes comme Edison ou Parmalat.

Mathilde Dehimi

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