Les militants communistes ont élu Jean-Luc Mélenchon candidat du Front de gauche à la présidentielle 2012
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a salué dimanche le "choix clair, net et massif" des militants communistes en faveur de la candidature de Jean-Luc Mélenchon (Parti de Gauche).
Au final, 59,12% des votants ont choisi "l'accord global" sur le programme partagé, les législatives et la candidature de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle.
Entouré de neuf cadres communistes au siège du PCF, place du Colonel Fabien à Paris, Pierre Laurent s'est alors adressé par le biais des caméras "à Jean-Luc, désormais notre candidat" : "tu peux compter sur nous (...) pour une grande et belle bataille unitaire, rassemblée", a-t-il dit. "Nous y veillerons ensemble", a prévenu M. Laurent qui devrait prendre la tête du comité de campagne 2012, alors que M. Mélenchon est souvent accusé d'agir en solo.
Les quelque 130.000 adhérents revendiqués par le PCF, dont 70.000 à jour de cotisations, étaient invités à voter de jeudi à samedi.
Dans cette primaire qui ne disait pas son nom, M. Mélenchon était opposé à deux candidats: André Chassaigne, député PCF du Puy-de-Dôme favorable au Front de gauche (FG) et l'"identitaire" Emmanuel Dang Tran, responsable d'une section PCF parisienne, opposé au Front de gauche (très minoritaire). André Chassaigne a obtenu 36,82% et Emmanuel Dang Tran 4,06%. Les militants communistes pouvaient voter de jeudi à samedi.
Dans les sondages, M. Mélenchon recueille entre 4 et 7% des intentions de vote au premier tour de la présidentielle 2012.
Depuis 1981 et Georges Marchais (15,3%), le score du PCF a lourdement chuté dans les scrutins présidentiels: 6,7% pour André Lajoinie en 1988, 8,6% puis 3,37% pour Robert Hue en 1995 et 2002, avant le 1,93% de Marie-George Buffet en 2007.
Mélenchon veut "réorganiser la gauche"
A presque 60 ans, l'ambition de Jean-Luc Mélenchon est claire: "un jour ou l'autre, c'est nous qui allons réorganiser la gauche autour de nous".
Lui qui a faussé compagnie aux socialistes il y a deux ans, dénonçant leur orientation vers "le centre-gauche" après la victoire de la motion de Ségolène Royal en vue du congrès de Reims, estime que le PS est "un astre mort qui ne fait que continuer sur sa lancée".
"Barrer la route au libéralisme": voilà le credo de cet eurodéputé qui s'ennuie au Parlement européen. Lui qui veut incarner "le bruit et la fureur" se pose en défenseur "du peuple contre l'oligarchie".
Pourfendeur du Traité de Lisbonne, militant pour un salaire maximum ("pas plus de 20 fois celui du bas de l'échelle") et une taxation "à 100% pour la part de revenus au-delà de 30.000 euros mensuels", M. Mélenchon se nourrit de l'expérience de la gauche latino-américaine, empruntant aux Argentins leur "que se vayan todos" pour titrer son dernier livre à succès "Qu'ils s'en aillent tous!".
Mme Buffet veut battre "la bande du Fouquet's"
"Pour 2012, mon objectif est d'unir et de faire réussir la gauche pour répondre aux grandes aspirations des femmes et des hommes qui, aujourd'hui, n'en peuvent plus de la loi de la bande du Fouquet's. Ensemble, nous battrons Nicolas Sarkozy et nous ferons gagner des choix politiques conformes aux intérêts du peuple",a indiqué Mme Buffet dans un communiqué publié samedi soir.
Elle précise également que les militants communistes de la 4e circonscription de Seine-Saint-Denis, ont "décidé que je serai leur candidate avec Gilles Poux, maire de La Courneuve comme suppléant".
La candidature de M. Mélenchon est en effet assortie d'un accord sur les législatives favorable au PCF, avec près de 80% des circonscriptions réservées à des candidats communistes.
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