Les réactions politiques au sommet social
Mercredi 18 janvier, Nicolas Sarkozy a organisé la tenue d'un sommet sur l'emploi avec les partenaires sociaux. Ceux-ci ont exprimé leur scepticisme. Quelles sont cet après-midi, les réactions des politiques à 95 jours de la présidentielle ?
Martine Aubry : lors d'une conférence de presse, la première secrétaire du PS a critiqué le sommet organisé par le chef de l'Etat en parlant d'une "opération électorale, pas un sommet social". Elle a évoqué le chiffre annoncé par Nicolas Sarkozy qui serait consacré au chômage, 450 millions d'euros, en rappelant qu'en "2012, l'ISF est réduit de 2 milliards d'euros.
"Le président sortant ne va pas rattraper 5 ans d'échec par 5 heures de réunion", a-t-elle conclu.
Hervé Morin, lors des voeux à la presse : "Ca donne un sentiment de fébrilité. En clair, les sondages ne sont pas bons et la situation économique difficile, et soudain des mesures que j'ai repoussées pendant
quatre ans et demi, tout d'un coup je leur trouve grâce. Ce n'est pas une très bonne façon de procéder. Mettre sur la table à moins de cent jours d'une élection présidentielle une idée aussi forte que la TVA sociale, je dis que c'est une erreur. Si on met en oeuvre des mesures de façon précipitée, on les gâche. Si s'organise dans le pays une résistance considérable contre ce type de propositions,on ne pourra pas faire évoluer ensuite la politique économique et fiscale".
Marine Le Pen, en visite à Montbeliard : "Pendant que les responsables de l'effondrement de l'industrie se congratulent dans les sommets, je suis au côté des travailleurs dans la vallée des larmes".
Nicolas Dupont-Aignan à FTV 2012: "Ce sommet relève des farces et attrapes. Farces parce que prévoir 400 millions d'euros quand on a lâché 30 milliards pour les banques en Grèce, c'est se moquer du monde. Attrapes parce que ce sont des pansements supplémentaires pour gérer l'augmentation du chômage et non traiter celui-ci. Les questions centrales de l'euro et du protectionnisme n'ont pas été abordées. Ce sommet est la rencontre de syndicats ectoplasmiques et d'un président manipulateur".
Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS à l'assemblée nationale sur LCP : "A la fin de son quinquennat, Nicolas Sarkozy semble découvrir la gravité de la situation. Je trouve ça navrant parce qu'on sait bien que cette situation s'est dégradée de plus en plus depuis qu'il est président de la République. Ce sommet social n'a rien de social, c'est le sommet de l'échec et surtout de la dégradation de l'emploi et surtout de l'affaiblissement de la France".
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF à l'AFP : "Comme prévu il n'y a aucune mesure véritable de lutte pour l'emploi mais des annonces du programme de campagne de Nicolas Sarkozy avec de nouvelles attaques contre des piliers du code du travail. Ce sommet est un épisode dans la campagne pour mettre sur orbite des propositions dans la lignée de la destruction des politiques sociales au cours du quinquennat".
Martine Billard, co-présidente du Parti de gauche : La réunion a été "excellente" selon Madame Parisot : c'est mauvais signe pour les travailleurs. Nicolas Sarkozy en appelle à la nécessité urgente de répondre à la crise mais ne propose rien de concret contre les plans sociaux, les délocalisations et la précarité. Au contraire, pour masquer le chômage, il nous annonce la généralisation de "l'activité partielle" sans contrepartie des entreprises et de nouvelles obligations pour les chômeurs sous couvert de formation pendant "le temps libre forcé". Les quelques mesurettes, contrats aidés, formations, embauches à Pôle Emploi (mais sous quel statut ?) se feront à budget constant. En résumé : hausse de la TVA, baisse des salaires, aggravation de la précarité et de nouvelles exonérations sociales.
Arnaud Robinet, député UMP : "En organisant, le sommet social d'aujourd'hui, le président de la République est au rendez-vous de la justice sociale et de la responsabilité politique".
Eva Joly, candidate d'Europe Ecologie - Les Verts : "Si je salue le fait qu'un accord ait été trouvé sur le chômage partiel, je ne peux m'empêcher de relever l'incohérence du Président qui, dans le même temps, subventionne les heures supplémentaires et pourrait favoriser l'augmentation du temps de travail. Il est temps d'avoir un débat serein sur cette question du temps de travail, et je propose d'ouvrir une grande négociation sur ce sujet au lendemain de l'élection."
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