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Accord entre le gouvernement et LR : le député Renaissance Patrick Vignal "n’est pas sûr que les Français apprécient cette tambouille politicienne"

Le député de l'Hérault se dit conscient de la situation difficile pour la majorité. Il appelle à un peu "d'humilité" et un "changement de méthode".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Patrick Vignal, député de l'Hérault, dans la salle des quatre colonnes à l'Assemblée nationale, 28 juin 2022.  (SEBASTIEN MUYLAERT / MAXPPP)

"Je pense qu'il faut changer de méthode", estime dimanche 23 octobre sur franceinfo Patrick Vignal, député Renaissance de l’Hérault et ancien socialiste. Il réagissait à l'interview de Nicolas Sarkozy dans le JDD qui conseille à Emmanuel Macron de trouver un accord avec les LR à l'Assemblée nationale pour pallier le manque de majorité. Patrick Vignal se dit conscient de cette situation et souhaite un peu "d'humilité" : "Pendant le mandat 2017-2022 nous avions les pleins pouvoirs, les parlementaires n'avaient qu'une chose à faire appuyer sur le bouton 'pour' et désormais il faut qu'on ait une nouvelle relation avec les oppositions."

franceinfo : Comment réagissez-vous à ce conseil de Nicolas Sarkozy ?

Patrick Vignal : On a toujours su qu'il y avait une histoire d'amour entre Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron, c'est la même énergie, c'est la même dynamique, avec peut-être un langage moins fleuri pour Emmanuel Macron. Le vrai débat aujourd'hui est que nous n'avons qu'une majorité relative. Les LR ont un pistolet à mettre sur notre tempe puisqu'ils sont 52. Si demain ils intégraient notre majorité, nous aurions une majorité absolue. Je ne suis pas sûr que les Français - qui veulent savoir ce qu'on va faire de la réforme des retraites ou du pouvoir d'achat - apprécient cette tambouille politicienne. Je pense au contraire, qu'on a besoin de gauche, d'humanité, d'une social-démocratie sauf qu'aujourd'hui la gauche est représentée par LFI. Je trouve que Jean-Luc Mélenchon est un homme cultivé et intelligent mais son objectif c'est ce quatrième tour et de devenir Premier ministre. Il ne le sera pas.

Mais alors, faut-il passer cet accord politique en bonne et due forme - comme le dit Nicolas Sarkozy - avec le groupe LR ou bien faut-il s'en passer ?

Depuis la victoire d'Emmanuel Macron, c'était difficile. Dans la mesure où il ne peut pas se représenter pour un troisième mandat, la course à l'échalote est ouverte. C'est qui la droite ? Est-ce que c'est la droite Edouard Philippe et Horizons ? Est-ce que c'est le centre-droit de François Bayrou qui rêve lui aussi de mettre la robe de mariée ? Est-ce que c'est cette droite LR avec Bruno Retailleau et Eric Ciotti qui passent leur temps à vouloir faire les poches de Marine Le Pen ? Donc c'est un peu compliqué. Le vrai débat aujourd'hui - et c'est ce que je comprends de Nicolas Sarkozy - c'est qu'il nous manque 50 parlementaires parce que je pense que lors du précédent mandat on n'a pas assez fait le job, puisqu'une centaine de mes collègues sont restés sur le carreau.

Comment allez-vous vous y prendre ?

Je pense qu'il faut changer de méthode. Je pense qu'aujourd'hui, ça n'existe plus le fait de dire 'j'ai un programme' ou 'j'ai une majorité et donc je vais exercer mon programme'. La guerre est au bord de l'Europe et la France est au bord du chaos. Je suis hésitant entre une France dépressive - avec des gens qui disent que les politiques ne leur servent à rien - ou alors avec une étincelle - avec des gens dans la rue - je pense donc qu'il faut avoir une autre approche de la relation avec les Français qui ne veulent pas obéir mais adhérer. À nous de donner les projets de loi à toutes les oppositions, à nous d'avoir un autre regard et un autre langage. Je le dis à mes collègues qui me disent que LFI et le RN sont les ennemis ; il n'y a pas d'ennemi, l'ennemi c'est la guerre en Ukraine. On a besoin de respecter les oppositions. Pendant le mandat 2017-2022 nous avions les pleins pouvoirs, les parlementaires n'avaient qu'une chose à faire, appuyer sur le bouton 'pour' et désormais il faut qu'on ait une nouvelle relation avec les oppositions. Et donc un peu d'humilité.

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