Eric Ciotti démet Aurélien Pradié de ses fonctions : "J'ai le sentiment qu'il s'est laissé enfermer dans le rôle de l'opposant interne et du provocateur", confie la vice-présidente du parti LR
"Je pense qu'Aurélien est un élu de talent mais j'ai le sentiment qu'il s'est laissé enfermer dans le rôle de l'opposant interne et du provocateur au risque de nous fragiliser tous à un moment où nous ne sommes déjà pas audibles. Il faut avoir la franchise de le reconnaître", confie ce samedi sur franceinfo Agnès Evren, députée européenne et vice-présidente du parti LR. Elle réagissait après l'annonce d'Eric Ciotti de démettre de ses fonctions Aurélien Pradié, numéro 2 du parti, ouvertement opposé à un pan de la réforme des retraites pourtant soutenue par LR.
Agnès Evren revient sur ce qu'il s'est passé vendredi à l'Assemblée nationale. Une chose "assez exceptionnelle hier soir", dit-elle avant de préciser : "Dans l'hémicycle, le gouvernement avait repris mot pour mot notre amendement qui parlait des carrières longues et Aurélien Pradié était le deuxième signataire de cet amendement après Olivier Marleix, notre président de groupe."
La députée ne comprend donc pas la position de son collègue : "Ses convictions ont été défendues puisque l'amendement a été satisfait. Eric Ciotti et Olivier Marleix ont concentré toutes les négociations avec le gouvernement sur la demande d'Aurélien Pradié sur les carrières longues. A partir du moment où on obtient satisfaction, est-ce qu'on doit partir dans une fuite permanente ?", questionne-t-elle. "On a obtenu gain de cause et à un moment donné, il faut savoir s'arrêter."
Aurélien Pradié "nuit à la visibilité de notre projet"
D'après elle, "Aurélien Pradié a eu raison de pointer toutes les incohérences et notamment toutes les dispositions qui étaient inéquitables", ce n'est pas ce qui a posé problème. "Le problème, c'est qu'il nuit à la lisibilité de notre projet de réforme des retraites. Le problème, c'est qu'il a multiplié les rappels au règlement, qu'il a été acclamé par la Nupes et nous notre objectif chez les LR, ce n'est pas d'être ovationnés par la Nupes mais bien de défendre nos convictions."
Questionnée sur la possibilité d'exclure Aurélien Pradié du parti Agnès Evren répond : "Il n'est pas question de l'exclure du parti. Il ne le sera pas, ça n'aurait pas de sens. Il a juste été démis de ses fonctions de premier vice-président." Et l'eurodéputée d'ajouter : "Il a des ambitions personnelles, ce qui n'a rien de honteux et d'illégitime. Aujourd'hui, il a été sanctionné parce que c'était répétitif et qu'on avait le sentiment que le message des Républicains était totalement illisible."
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