Fichés S radicalisés : Éric Ciotti va défendre dans l'hémicycle la rétention de sûreté

Le président des Républicains demande l'instauration de la rétention de sûreté "pour les individus connus par les services de renseignement, dont la dangerosité est avérée" qu'il qualifie de "bombes humaines potentielles".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Eric Ciotti, le président des Républicains, à Paris le 12 octobre 2023. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Le président des Républicains Éric Ciotti défendra jeudi 7 décembre un amendement instaurant la possibilité d'une rétention de sûreté, notamment pour les fichés S, dans le cadre de la proposition de loi constitutionnelle déposée par Les Républicains, "relative à la souveraineté de la France, à la nationalité, à l’immigration et à l’asile", a-t-il déclaré mercredi en conférence de presse. Le texte est inscrit à l'Assemblée nationale dans le cadre de la niche LR ce jeudi.

"Je défendrai un amendement qui installe dans la Constitution des dispositions de sûreté en matière de prévention du terrorisme. Nous permettrons par cette modification, si elle était adoptée, de prendre des dispositions relatives à la rétention de sûreté, ou à la rétention administrative, pour les individus connus, identifiés par les services de renseignement, dont la dangerosité est avérée, qui sortent quelquefois de prison, et qui sont identifiés comme étant des bombes humaines potentielles. On l'a vu encore dans l'attentat intervenu ce week-end aux abords de la Tour Eiffel : une nouvelle fois, cet individu était parfaitement identifié, connu", a annoncé Eric Ciotti.

Une nécessaire "réforme de la Constitution", selon Eric Ciotti

Dans les motivations de son amendement, Eric Ciotti cite notamment une "mesure de sûreté" pour les fichés S. "La détention de sûreté, même provisoire, d’un Français radicalisé, est une mesure privative de liberté qui pourrait s’appliquer non seulement aux personnes déjà condamnées pour terrorisme mais également aux personnes fortement suspectées de pouvoir passer à l’acte (les fichés S)". Le député souligne qu'il y a de "très grandes chances que le Conseil constitutionnel la déclare contraire à la Constitution", c'est pour cela qu'il "faut passer par une réforme de la Constitution", d'après lui. Selon Eric Ciotti, "nous sommes aujourd'hui dépourvus des outils qui pourraient assurer une plus grande protection pour nos concitoyens." Il est nécessaire selon lui de s'adapter "à une menace de plus en plus forte et qui sera extrêmement importante à la veille et pendant les JO".

Un texte assez proche sera également proposé par la droite sénatoriale. "Dans quelques jours, nous allons proposer un texte pour étendre la rétention de sûreté aux condamnations pour terrorisme. Il faut établir un contrôle très strict de surveillance de ces individus dangereux", a également annoncé le président du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau, sur X (ex-Twitter).

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