Entre François Fillon et Alain Juppé, deux lignes de conduite face à l'intervention russe en Syrie
Dimanche 27 novembre, François Fillon et Alain Juppé s'affronteront lors du deuxième tour de la primaire à droite. Sur le plan international, et surtout sur les relations avec la Russie, les deux candidats s'opposent.
Quelles différences entre le programme de François Fillon et Alain Juppé, les deux candidats qualifiés pour le second tour de la primaire à droite ? Sur le plan international, l'attitude à adopter face à la stratégie Russe en Syrie divise les deux hommes.
Sur Poutine : François Fillon revendique sa russophile
François Fillon réclame un renforcement des liens avec la Russie. Durant quatre ans, de 2008 à 2012, François Fillon et Vladimir Poutine ont occupé respectivement le même poste, chef de gouvernement. C'est à ce moment là que les liens entre les deux hommes se créent. A cette époque, François Fillon, le "collaborateur" de Nicolas Sarkozy, n'a pas beaucoup de place pour s'exprimer en matière de diplomatie. Il est donc ravi de pouvoir fréquenter une personnalité, une stature internationale.
Très vite Vladimir Poutine et François Fillon se tutoient, le Sarthois est invité dans la datcha de son homologue russe près de Moscou. On les verra aussi jouer ensemble au billard à Sotchi. Pour François Fillon, il ne faut surtout pas s'arrêter à l'image très caricaturale de celui qui a été formé par le KGB, il estime qu'il est très important de dialoguer avec les Russes car, c'est aussi une façon de préserver l'indépendance de la France vis-à-vis des Américains.
François Fillon demande d'ailleurs la levée des sanctions européennes imposées à la Russie après l'annexion de la Crimée il y a deux ans.
Sur la Syrie : Alain Juppé dénonce la stratégie russe
Alain Juppé critique de son côté la russophilie de son adversaire pour le second tour de la primaire. Le maire de Bordeaux ne veut pas rompre le dialogue avec Vladimir Poutine. Pas question, dit-il, de repartir pour une nouvelle Guerre Froide. La Russie est un partenaire incontournable. Mais pour Alain Juppé, la France doit parler "franchement" à la Russie.
L'ancien ministre des Affaires étrangères dénonce le soutien de Moscou au régime de Bachar al-Assad. Les bombardements russes sur la ville syrienne d'Alep sont "des crimes de guerre" et la Russie doit proposer une solution politique et non militaire pour sortir de ce conflit, estime Alain Juppé.
Sur ce point, François Fillon est aux antipodes. L'ex-Premier ministre juge au contraire que l'intervention Russe en Syrie est une bonne chose. "Les bombardements russes ont redonné de l'air aux forces syriennes qui, désormais, peuvent combattre efficacement le groupe Etat Islamique", explique celui qui a remporté le premier tour de la primaire à droite. François Fillon est donc, logiquement, favorable à une alliance avec Bachar al-Assad. Un interlocuteur qui, selon lui, doit rester au pouvoir.
Sur l'Europe : des divergences plus ou moins subtiles
Sur le plan européen, les divergences entre les deux adversaires du second tour de la primaire à droite sont plus subtiles. François Fillon, qui a fait campagne contre le traité de Maastricht en 1992, milite pour une Europe souverainiste qui laisse plus de place aux nations.
Mais les deux candidats s'opposent tous les deux à l'entrée de la Turquie dans l'UE. Ils veulent renégocier l'accord de Schengen, mieux contrôler les frontières extérieures et souhaitent aussi plus de coopération entre les différents services de sécurité.
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