: Vidéo "RN héritier de Pétain" : en recadrant Élisabeth Borne, Emmanuel Macron "banalise" le parti, selon Xavier Bertrand
"Il ne faut pas oublier l'histoire du Front national [sic], parce que quand on oublie l'histoire du Front national, on banalise également le Front national." Invité de franceinfo mercredi 31 mai, le président Les Républicains (LR) de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, réagit au recadrage d'Élisabeth Borne par Emmanuel Macron, en plein Conseil des ministres la veille.
"Il faut combattre l’extrême droite, mais on ne la combat pas avec les mots des années 1990 et des arguments moraux, ça ne marche plus", a lancé le président de la République, deux jours après que sa Première ministre a estimé que le Rassemblement national (RN) est l'"héritier de Pétain". Dimanche, sur Radio J, elle a aussi appelé à ne pas "banaliser les idées" d'un parti qui véhicule une "idéologie dangereuse".
Des "professionnels du marketing" "déguisés en parti de gouvernement"
"À l'origine, c'est un parti qui, très clairement, est xénophobe, il est raciste, il est même antisémite", charge Xavier Bertrand.
"Ils se sont aperçus qu'être un parti raciste, xénophobe ce n'était pas très vendeur (…) et au final, le Front national, c'est devenu en quelque sorte des professionnels du marketing qui aujourd'hui se déguisent en parti de gouvernement."
Xavier Bertrandà franceinfo
Au final, l'ancien prétendant à l'investiture de LR pour la présidentielle de 2022 appuie autant les arguments d'Élisabeth Borne que ceux d'Emmanuel Macron. "C'est vrai qu'on ne les combat pas [le RN et ses dirigeants] de cette façon-là", affirme-t-il. Il cite l'exemple de sa région : "En sortant les gens de la misère, en baissant le niveau de la colère, on les a fait reculer", affirme-t-il.
Pour lui, cet épisode révèle surtout des tensions entre les deux têtes de l'exécutif. "Le moins que l'on puisse dire, c'est que ça ne va pas fort entre eux", raille-t-il. "Ce qui se prépare, c'est la fameuse fin des 100 jours", estime-t-il, en référence au temps que s'est donné le chef de l'État pour relancer son quinquennat après la contestation de la réforme des retraites. "Je crois que le président de la République est en train d'habituer tout le monde au fait qu'il changera de Premier ministre", avance-t-il.
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