: Vidéo Trois fois où Laurent Wauquiez s'est arrangé avec la réalité
Le président du parti Les Républicains est l'invité de "L'Emission politique".
"Qu'est-ce que c'est que cette défiance ?" Laurent Wauquiez est l'invité de "L'Emission politique", sur France 2, jeudi 25 janvier. Le président des Républicains va-t-il mentir en direct ? La question se pose : il l'a déjà fait à plusieurs reprises. Franceinfo rembobine et revient sur trois de ses approximations.
1Sur sa proximité avec Sœur Emmanuelle
Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a plusieurs fois affirmé avoir rencontré "à peu près une dizaine de fois" Sœur Emmanuelle, qui est morte en 2008 à l'âge de 99 ans. Selon ses dires, il a notamment cotoyée la religieuse en Egypte, au Caire, alors qu'il avait 25 ans. Il a également assuré lui avoir rendue visite en France.
Catherine Alvarez, qui a été la plus proche collaboratrice de Sœur Emmanuelle, pendant les quinze dernières années de sa vie, a pourtant démenti. "Je n’ai jamais entendu Sœur Emmanuelle parler de Laurent Wauquiez. J’ai eu vent d’une rencontre à la fin de la vie de Sœur Emmanuelle. (…) Pour moi, c’était la première fois qu’elle le voyait", a-t-elle déclaré à "Envoyé Spécial", sur France 2.
2Sur le halal dans les abattoirs français
Le président des Républicains a été affirmatif sur RTL, le 26 septembre : "Dans la plupart de nos abattoirs [en France], on abat avec des techniques halal !" Des propos très approximatifs, avait alors relevé Libération.
Pour avoir de la viande casher ou halal, il faut recourir à un abattage rituel. Or celui-ci est encadré par la loi. Pour qu'une viande soit halal, l'animal doit être abattu sans étourdissement préalable, être tourné vers La Mecque et être tué par un sacrificateur. Ces derniers sont habilités par des organismes religieux, qui sont eux-mêmes agréés par le ministre de l’Agriculture.
Et pour qu'un animal puisse être tué sans être étourdi, l'établissement doit avoir une dérogation. Selon un rapport parlementaire de septembre 2016, 128 abattoirs de boucherie et 68 abattoirs de volaille ont une dérogation. Cela ne représente que 21% des 941 abattoirs français en activité. Un chiffre loin de "la plupart de nos abattoirs", comme l'a évoqué Laurent Wauquiez.
3Sur les chiffres de l'immigration
Laurent Wauquiez s'est contredit en direct, mercredi 17 janvier, face à Jean-Jacques Bourdin, sur BFMTV. Le président des Républicains a fustigé les chiffres du ministère de l'Intérieur, qui a annoncé avoir délivré, en 2017, 262 000 titres de séjour à des étrangers, soit une hausse de 13,7% par rapport à 2016.
L'élu a alors condamné la politique du gouvernement. Selon lui, ce chiffre est en hausse car le nombre d'étrangers entrés en France au titre du regroupement familial est en augmentation. "Toutes les catégories, toutes, ont augmenté : immigration économique, regroupement familial, étudiants, etc.", énumère-t-il. "Non, le regroupement familial, ça a baissé", rétorque alors le journaliste. "Pas du tout", maintient Laurent Wauquiez.
Repris par Jean-Jacques Bourdin, Laurent Wauquiez maintient ses propos puis sermonne son interlocuteur : "Monsieur Bourdin, je veux être bien précis : je n'ai pas dit regroupement familial. J'ai dit immigration familiale. Ça ne regroupe pas que le regroupement familial. Soyez précis, monsieur Bourdin." Un petit retour en arrière de quelques secondes permet facilement de relever la contradiction du président des Républicains.
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