Les retraites s'invitent à la convention nationale du PS

En plein débat sur les retraites, il eut été étonnant que le Parti socialiste n'en parle pas... Le PS tenait aujourd'hui sa convention nationale, à la Plaine-Saint-Denis. Une réunion pour ratifier son projet de société - une esquisse de programme pour la présidentielle de 2012.
_ Sauf qu'il n'y avait aucun suspense : le texte avait déjà été adopté par le Conseil national du PS, le 27 avril, puis par les militants le 21 mai.

Du coup, on a parlé du sujet du moment. D'abord pour s'émouvoir de l'“inélégance” de Nicolas Sarkozy, qui ne s'est pas privé de critiquer l'ancien président de la République et son choix d'abaisser l'âge de la retraite à 60 ans.
_ Ensuite, et surtout, pour faire corps. Pour gommer les divergences éventuelles entre Dominique Strauss-Kahn et Martine Aubry.

La Première secrétaire nationale a ainsi dit publiquement qu'elle ne considérait pas la retraite à 60 ans comme un “dogme”, mais comme “une affaire de justice” .
_ Voilà pour la mise au point, quelques jours après que DSK avait estimé qu'il ne considérait pas la retraite à 60 ans comme un dogme, dans une société où l'espérance de vie serait un jour de cent ans.

Après la mise au point, la contre-attaque. Contre la droite, évidemment. “Si la droite en fait un outil idéologique (des 60 ans), quitte à sacrifier des millions de salariés, nous serons là, avec les syndicats”, a poursuivi Martine Aubry.
_ “Il faut ouvrir toutes les pistes de manière équilibrée”, selon elle. “Nous voulons qu'on prenne en compte la démographie mais nous voulons qu'on le fasse de manière juste, en prenant en compte la pénibilité du travail, et nous voulons surtout qu'on aille chercher des ressources pour que la réponse soit durable
et efficace”.

Bref, pas question de ne jouer que sur l'âge de départ à la retraite, ou le nombre d'annuités - ce sont pourtant les seules pistes évoquées par le gouvernement...