Cet article date de plus de neuf ans.

Le projet de loi sur le renseignement dans le viseur d'experts français

Une note de l'Institut national de recherche en informatique et en automatique dénonce le texte du gouvernement, révèle "Le Monde".

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Des opposants au projet de loi sur le renseignement manifestent à Paris, le 13 avril 2015. (CITIZENSIDE/ANTHONY DEPERRAZ / CITIZENSIDE.COM / AFP)

Des chercheurs livrent bataille contre le projet de loi sur le renseignement, dans une note bien renseignée de l'Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria). Publié par Le Monde, mercredi 13 mai, ce document interne était initialement prévu à l'attention des ministres et des députés. Jamais remis au final, son contenu conforte encore les inquiétudes des opposants au texte.

"Il n'existe pas de technique d'anonymisation sûre"

Le texte du gouvernement prévoit de mettre en place des "boîtes noires" pour détecter d'éventuels comportements terroristes, en travaillant sur des données rendues anonymes. Mais selon les chercheurs, ce garde-fou est illusoire, car "il n’existe pas aujourd’hui de technique d’anonymisation sûre. Un texte de loi ne devrait pas se fonder sur la notion de donnée anonyme ou anonymisée". L'Inria évoque également de possibles erreurs dans les résultats, compte tenu de l'important volume de données à traiter.

Plus largement, le texte met en doute l'efficacité d'une telle surveillance. Il existe déjà des moyens de contourner les algorithmes prévus par la loi, en utilisant par exemple une connexion sécurisée. Le cas échéant, "aucune information sur le destinataire final de l’information ou le contenu du message ne sera possible". Enfin, l'Inria remet en cause la composition de la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement, qui sera chargée de contrôler les écoutes. Selon les chercheurs, seul un de ses membres dispose des compétences nécessaires à sa mission.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.