"En remboursant pour ses deux fils, Manuel Valls se conforme aux règles de la Cour des comptes"
Francetv info a interrogé René Dosière, député PS de l'Aisne et expert en dépenses de l'Etat.
Face à la polémique, Manuel Valls a décidé de rembourser une partie de son voyage à Berlin à l'Etat. Le Premier ministre va donc payer 2 500 euros de sa poche sur les quelque 12 000 euros (minimum) qu'a coûté son déplacement à Berlin, avec ses deux fils, pour assister à la finale de la Ligue des champions. Et rencontrer, d'après Matignon, Michel Platini, le président de l'UEFA, en vue de l'Euro 2016. Francetv info a interrogé René Dosière, député PS de l'Aisne et expert en dépenses de l'Etat, pour savoir si cette solution était satisfaisante.
Francetv info : Pourquoi le Premier ministre ne rembourse-t-il qu'une partie du voyage à Berlin ?
René Dosière : Le Premier ministre n'a aucune raison de rembourser le montant de sa place dans l'avion. Il s'agissait dans son cas d'un déplacement officiel. On peut comprendre qu'il ressente la nécessité de retrouver ses enfants. Mais, comme ses deux fils ne peuvent pas être considérés comme des personnages publics, il paraît logique de considérer que, dans leur cas, il s'agit d'un voyage privé.
Existe-t-il une règle de la Cour des comptes concernant les avions gouvernementaux ?
Oui, en 2009, Philippe Séguin, alors président de la Cour des comptes, a commencé à s'intéresser aux déplacements privés de Nicolas Sarkozy. Il a constaté que le président de la République voyageait sur des vols commerciaux, ce qui est bien pour l'opinion. Sauf que chaque déplacement présidentiel est de toute façon suivi par un avion gouvernemental, notamment pour les membres de l'équipe de sécurité de l'Elysée. Il a dès lors fixé cette règle : autant utiliser un avion gouvernemental et rembourser à l'Etat un montant qui correspond au prix d'un vol commercial pour le trajet effectué.
Fin de la polémique, donc ?
Oui. En remboursant 2 500 euros pour ses deux fils [soit le prix pour deux personnes d'un vol Paris-Poitiers, Poitiers-Berlin et Berlin-Poitiers], le Premier ministre se conforme à cette règle de la Cour des comptes. On peut passer à autre chose.
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