RECIT FRANCEINFO. 2002-2017 : comment Marine a tué Le Pen
Mieux que son père. Quinze ans – et deux jours – plus tard, Marine Le Pen vient de réussir à se qualifier pour le second tour de l'élection présidentielle. Comme Jean-Marie Le Pen en son temps mais avec un score nettement plus élevé (21,4% contre 16,9% en 2002, et plus de deux millions de voix). Cette deuxième place au soir du dimanche 23 avril, consacre le succès de la stratégie de la présidente du Front national construite au cours des quinze dernières années.
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Quinze années au cours desquelles elle a su capter l'héritage de son père, tout en se délestant des symboles encombrants. "Le nom de Le Pen ne m'a apporté que des emmerdes", confie-t-elle à des amis dans les années 90, selon l'ouvrage La Politique malgré elle. La Jeunesse cachée de Marine Le Pen (éd. La Tengo, 2017). L'ancienne avocate comprend au fil du temps qu'il vaut mieux laisser son patronyme de côté pour continuer à faire avancer ses idées.
Dans une stratégie assumée de "dédiabolisation", elle nettoie la vitrine, met un peu d'ordre sur le présentoir, tout en conservant quelques vieilles recettes du Front national dans l'arrière-boutique. Franceinfo raconte l'ascension de Marine Le Pen en cinq moments décisifs.
Le jour de la prise de conscience
Il est un peu plus de 20 heures, ce 5 mai 2002. Les résultats du second tour de l'élection présidentielle viennent d'être révélés, et Jean-Marie Le Pen subit une gifle en obtenant moins de 18% des voix contre plus de 82% pour Jacques Chirac. La surprise du premier tour ne s'est pas répétée. Marine Le Pen, si joyeuse à l'issue de la première manche, n’a cette fois pas le temps de gamberger sur les résultats.
A cause d'un désistement de dernière minute, Alain Vizier, l'attaché de presse historique du Front national, a besoin d’une bonne âme pour aller porter la parole du parti sur les plateaux de télévision. Il demande à la benjamine des filles Le Pen de monter au front. La directrice juridique du FN, qui n'a alors que 33 ans, refuse dans un premier temps, selon son récit emphatique livré dans son autobiographie A contre flots : "Je ne suis que la modeste directrice du service juridique, je vais être tétanisée par le tract, je n'ai aucune légitimité particulière, je vais m'évanouir sur le plateau..."
Mais elle finit par accepter de se rendre devant les caméras de France 3 pour commenter la défaite de son paternel. Avec, déjà, une pointe de gouaille héritée du patriarche dans sa voix légèrement enrouée, elle réalise une prestation remarquée. "On a dit aux Français que si Jean-Marie Le Pen était élu, les rivières s'arrêteraient de couler, le soleil ne se lèverait plus, ce serait le début de l'ère glaciaire", déplore-t-elle sans se laisser impressionner.
En quittant le plateau, la "night-clubbeuse", selon un surnom qui lui restera, part se consoler avec des amis à L'Etoile, la boîte de nuit de Tony Gomez située place de l'Etoile à Paris, comme le raconte Làszló Liszkai dans Marine Le Pen, Le nouveau Front national ? (Favre, 2010). Puis en rentrant à Montretout, le domaine familial, ce soir de déroute électorale, Marine Le Pen a une intuition. "Nos idées progressent, mais notre plafond de verre, c’est la diabolisation", lance la jeune avocate à quelques proches au lendemain de la défaite, rapporte le journaliste Olivier Beaumont dans son ouvrage Dans l’enfer de Montretout (Flammarion, 2017).
Jean-Marie Le Pen ne pourra pas gagner tant que le Front ne sera pas vu comme un parti politique normalisé.
Deux mois plus tard, Marine Le Pen reprend l'association "Génération Le Pen", mouvement fondé en 1998 par son beau-frère Samuel Maréchal, père de Marion Maréchal-Le Pen et président du Front national de la jeunesse. La directrice juridique du FN ajoute un "s" au mot "Génération", et assume dans Le Parisien sa stratégie : "Le but de cette association est de contribuer à la normalisation du FN. Nous souhaitons capter les électeurs proches de nos options, mais qui n'ont pas encore voté pour nous par peur du terrorisme intellectuel."
<span>La diabolisation, c'est notre mur de Berlin. Nous voulons donner une image différente de celle qui nous colle à la peau.</span>
Pour mener à bien son offensive, l'ambitieuse n'oublie pas de s'entourer de jeunes trentenaires piochés dans sa bande d'amis. Jean-Lin Lacapelle, Louis Aliot, Dominique Martin, Sandrine Leroy... Quinze ans plus tard, la plupart sont encore présents dans les sphères frontistes. "C'était une espèce de sas pour les gens qui ne souhaitaient pas adhérer au Front national, qui voulaient se rapprocher du parti et de ses idées sans en avoir l'étiquette", explique aujourd'hui Jean-Lin Lacapelle, cité par le livre Dans l’enfer de Montretout. Un Rassemblement bleu marine avant l'heure...
Le jour où elle a failli tout arrêter
Le 13 janvier 2005, Marine Le Pen est furieuse. La vice-présidente du Front national boucle ses bagages en vitesse à Montretout, prend ses trois enfants et part au beau milieu de la soirée se réfugier dans la maison familiale de La Trinité-sur-Mer. La raison de cette colère est à lire dans Rivarol. Jean-Marie Le Pen a commis un nouveau dérapage dans le journal d'extrême droite, en évoquant une occupation allemande qui n'aurait "pas été particulièrement inhumaine" reconnaissant néanmoins "des bavures, inévitables".
La députée européenne et conseillère régionale d'Ile-de-France, qui a pris de l'épaisseur au sein de la structure frontiste, fait tout, déjà, pour normaliser le FN depuis de nombreux mois. En guise de protestation à la sortie de son père, la jeune élue de 37 ans se met en congé des instances du parti et part se ressourcer en Bretagne. Elle aurait même songé à démissionner. "Je crois qu'en son for intérieur, elle a envisagé d'arrêter la politique", confie son conseiller Bruno Bilde à Dominique Albertini et David Doucet, dans l'ouvrage Histoire du Front national (Tallandier, 2013). Jean-Marie Le Pen ne rend pas les armes et répond à sa fille dans Le Nouvel observateur : "Marine est bien gentille, mais sa stratégie de dédiabolisation ne nous a rien apporté."
Les médias nous ignorent. Un Front gentil, cela n'intéresse personne.
La benjamine respire l'air breton une dizaine de jours puis saisit son téléphone. "Depuis la Bretagne, j'ai appelé Le Pen au téléphone pour lui dire : 'Puisque c'est comme ça, je serai candidate contre Gollnisch'", raconte Marine Le Pen dans une Histoire du Front national. Même si elle ajoute qu'elle s'est réellement décidée à prendre le parti en 2007, les jalons sont posés. Elle revient sur Paris, se réconcilie avec son père et entreprend l'écriture d'un livre.
Sorti en avril 2006 aux éditions Grancher, A contre flots est un mélange de récit autobiographique et d'essai politique. Marine Le Pen travaille son image et se met en scène en évoquant les cicatrices de son passé : la relation complexe avec son père, les brimades subies à l'école ou encore la douleur du divorce de ses parents. Elle en profite pour continuer ses efforts vers une "dédiabolisation" de son mouvement, dans un contexte de rivalité avec Bruno Gollnisch pour la succession de Jean-Marie Le Pen. Elle marque ainsi ses différences avec son père, notamment au sujet des propos sur les chambres à gaz que le président du FN avait qualifié de "détail de l'histoire".
Cette fois-là, celle du "détail", il a blessé, il a choqué.
La fille du "Menhir" ne condamne pas avec fermeté les sorties de route paternelles - préférant les mettre sur le compte d'une "stupéfiante capacité à tout relativiser" - mais indique clairement qu'elle aurait choisi, personnellement, d'autres mots. Elle rappelle aussi ses différences avec la ligne officielle. Sur l'avortement, elle affirme par exemple qu'elle n'est pas favorable à une abrogation de la loi Veil. Elle mène ainsi son combat contre la ligne dure des catholiques traditionalistes proches de Bruno Gollnisch. "J'éprouve autant d'amertume à l'égard de certains extrémistes catholiques", écrit-elle en leur reprochant une "démarche d'exclusion".
Dans son entreprise de normalisation, elle cherche surtout à s'humaniser. Que ce soit par les récits douloureux de son enfance ou par les confessions sur la difficulté à gérer vie de famille et vie professionnelle : "Ceux qui n'ont jamais donné d'interview en direct à France Inter, enfermé dans les toilettes parce que Jeanne hurle : 'Maman, Louis a arraché la tête de ma Barbie !', ne savent pas ce que signifie être une dirigeante politique avec trois enfants en bas âge..."
L'autopromotion de son livre lui permet enfin d'imposer un peu plus son image dans les médias. Elle enchaîne les interviews sur les plateaux de télévision, comme ce samedi 13 mai 2006 dans l'émission de Thierry Ardisson "Tout le monde en parle" sur France 2. Interrogée en fin d'émission sur sa volonté d'être candidate, elle joue collectif et reste encore fidèle au père : "Il est meilleur que moi, c'est un meilleur candidat." De son côté, Thierry Ardisson la flatte à sa manière : "Vous êtes blonde et charmante et vous seriez plus dangereuse."
Le jour où elle a pris les commandes
Au matin du 15 janvier 2011, dans un réflexe héréditaire, Marine Le Pen lève triomphalement les bras en l'air sur la scène du palais de congrès de Tours. Jean-Marie Le Pen vient de proclamer les résultats qui consacrent sa fille présidente du Front national, avec plus de 67% des voix.
Sans réel suspense en dépit de la candidature de Bruno Gollnisch, mais le symbole du passage de flambeau est important. Lors de son discours où elle prône un "Etat fort", républicain et laïque, la néo-présidente rend d'ailleurs un hommage appuyé à son père : "Nous avons tous une dette à son égard. La mienne est double, puisque président et père, il a largement contribué à faire de moi, non seulement la militante, mais aussi la femme que je suis."
Cette conquête du parti, Marine Le Pen a mis plusieurs années à la construire. Dans Histoire du Front national, elle assure s'être décidée à partir au combat au lendemain de la lourde défaite subie par son parti aux élections législatives de 2007. En tant que directrice de la campagne de Jean-Marie Le Pen pour la présidentielle, elle se retrouve à l'époque exposée aux critiques des cadres du parti devant les dix petits pour cent obtenus par le candidat. Nicolas Sarkozy a réussi son coup en siphonnant une partie de l'électorat frontiste grâce aux conseils de Patrick Buisson.
Mais la vice-présidente coupe les mauvaises langues en étant l'unique candidate du FN à se qualifier pour le second tour des législatives sur la circonscription d'Hénin-Beaumont. Elle prend ainsi toute la lumière au milieu de la débâcle frontiste - son parti obtient 4,29% des voix, autant que les communistes. Elle doit cette victoire à la réussite de son implantation, pilotée par Steeve Briois et Bruno Bilde, dans cette commune du bassin minier du Pas-de-Calais minée par les difficultés sociales et la mauvaise gestion socialiste. A l'occasion de cette campagne, elle commence à cultiver un petit côté starlette, qui ne la quittera plus.
Après cette semi-victoire, la parachutée d'Hénin-Beaumont se dit qu'elle est la seule à pouvoir porter la stratégie de "dédiabolisation" : "Il fallait donc me jeter dans le bain, arrêter de me planquer derrière quelqu'un pour faire passer une stratégie dont je me rends bien compte qu'elle n'était adaptée qu'à moi."
L'erreur que j'avais commise, c'est qu'une stratégie est toujours adaptée à une personnalité.
Dans le même temps, elle va profiter de l'inaction de son principal concurrent. Fin 2007, Bruno Gollnisch obtient une victoire en trompe-l'œil, lors du congrès de Bordeaux censé préparer la succession du "Menhir". L'ancien député du Rhône est le mieux élu pour le comité central du parti avec 85% des voix, comme il s'en félicite sur son blog. Mais il refuse de mener l'offensive contre Jean-Marie Le Pen comme lui conseillent certains proches.
Résultat, avec cette attitude légitimiste, il laisse Marine Le Pen tisser sa toile. Car c'est lors de ce congrès que l'"héritière" est propulsée de la 34e à la 2e place au comité central. Elle profite surtout de l'occasion pour placer des proches dans l'appareil, dont Steeve Briois. "C'est au congrès de Bordeaux que se situe le véritable tournant", estime Carl Lang, ancien proche de Bruno Gollnisch, cité dans Histoire du Front national. "C'est là qu'il n'a pas réagi et que la partie est finie pour lui", ajoute cet ex-cadre du parti qui quittera le FN en 2009 pour fonder le Parti de la France.
Il accepte sans rien dire que Marine Le Pen ait la mainmise sur l'appareil. A mes yeux, à l'issue de ce congrès, il y avait une vice-présidente exécutive et un vice-président exécuté !
Le jour où elle a tué le père
Jeudi 9 avril 2015, Marine Le Pen est sur le plateau du journal de 20 heures de TF1. Elle assène le dernier coup. "Pourquoi est-ce qu'il s'acharne à affaiblir le Front national avec des propos qui sont totalement en rupture avec la ligne politique du Front national", s'interroge la présidente du FN, avant de lui demander de se retirer de la vie politique. Elle annonce aussi sa prochaine convocation pour une procédure disciplinaire par le bureau exécutif du parti.
Jean-Marie Le Pen devrait faire preuve de sagesse, tirer les conséquences du trouble qu'il a créé et peut-être arrêter ses responsabilités politiques.
Marine Le Pen achève le patriarche. Elle tente ainsi de mettre fin à une nouvelle polémique née après une interview accordée par le président d'honneur du FN à Rivarol. "Comme je l’ai déjà dit, je n’ai jamais considéré le maréchal Pétain comme un traître. L’on a été très sévère avec lui à la Libération", explique notamment le responsable frontiste. Des propos provocants, mais qui ne sont pas particulièrement plus choquants que la majorité des dérapages passés du leader d'extrême droite.
Pour expliquer la sanction, Marine Le Pen plaide la récidive de son père. Entre la lecture d'un poème du collaborationniste Robert Brasillach et mauvais jeu de mots sur la "fournée" d'artistes, le président d'honneur garde son goût de la provocation. Sa fille profite donc de ce nouvel excès pour frapper fort. L'ancienne avocate sait que son père est devenu un frein pour son expansion électorale. L'attitude paternelle participe au maintien du plafond de verre qui empêche la présidente du FN de se projeter à l'Elysée. Ce parricide est donc une étape de plus dans la normalisation du parti d'extrême droite.
D'autant que les rapports sont tendus depuis plusieurs mois. "Marinou" ou "Enimar", d'après les surnoms affectueux donnés par son père, a même quitté la maison de Montretout en septembre 2014, après y avoir passé 38 ans de sa vie, pour s'installer dans une villa acquise à La Celle-Saint-Cloud (Yvelines). Depuis, elle évite de retourner au domaine. "Pourquoi devrais-je me comporter en fille, quand lui-même ne se comporte plus en père", explique-t-elle avec froideur, selon le livre Dans l'enfer de Montretout.
A ce stade, c'était lui ou moi.
Le conflit politique tourne au psychodrame familial. "J'ai honte que la présidente du Front national porte mon nom et je souhaiterais d'ailleurs qu'elle le perde le plus rapidement possible", s'énerve le "Menhir" sur Europe 1 en réaction à sa suspension du FN. "Elle peut le faire soit en se mariant avec son concubin, soit peut-être avec Monsieur Philippot ou avec quelqu'un d'autre."
C'est l'autre face de ce conflit : l'influence du vice-président Florian Philippot. Arrivé pour la campagne présidentielle de 2012, cet énarque a pris de plus en plus de place au côté de la présidente. Une ascension qui agace ses rivaux au sein du parti. Ces derniers ne manquent pas de critiquer sa ligne plus portée sur les questions économiques et sociales, que sur les thématiques frontistes habituelles. "Moi, je m'en fous d'avoir l'euro ou pas, si on reste submergé par l'immigration", explique à franceinfo Philippe Olivier, stratège de la campagne de Marine Le Pen.
La mise en retrait de Jean-Marie Le Pen ne signifie pas la fin des problèmes pour sa benjamine. Les derniers mois de la campagne ont laissé apparaître des tensions au sein du FN, avec la montée en puissance de sa nièce Marion Maréchal-Le Pen, représentante d'un ligne plus traditionnelle. Le Front national vit toujours au rythme de ses histoires de famille...
Le jour où elle a lancé "l'opération Elysée"
Mercredi 16 novembre, fin de matinée. Marine Le Pen convoque la presse pour faire visiter son QG de campagne près des Champs-Elysées. Elle en profite pour dévoiler son nouveau logo. La flamme s'est éteinte et, sur les cendres, une rose bleue a poussé. Débarrassée des outrances de son père, la présidente du FN cherche à faire oublier l'histoire tumultueuse de son parti, effaçant les symboles traditionnels et gommant un patronyme trop encombrant sur les affiches.
Le subterfuge est efficace et vient couronner les efforts pour faire du Front national un mouvement tout neuf. "Pour beaucoup de militants, le FN est un nouveau parti depuis 2011", confirme ainsi à franceinfo l'historienne Valérie Igounet, qui tient le blog Derrière le Front. Les skinheads sont écartés des défilés et les militants suspectés de sympathies néo-nazies ou pris en flagrant délit de dérapages racistes sont rapidement mis de côté. Dans le même temps, la candidate continue à élargir sa base électorale par des appels du pied à des communautés jusque-là très éloignées de l'extrême droite, comme les homosexuels.
Marine Le Pen cherche également à professionnaliser son mouvement. Un rôle qui échoit à Jean-Lin Lacapelle, secrétaire national aux fédérations et à l’implantation et proche de la présidente. En un an et demi, cet ancien cadre de L’Oréal et Danone réalise une tournée dans toutes les fédérations du parti. Il visite "95 départements en douze mois", explique-t-il avec fierté à franceinfo, où il réalise un "audit". L'homme, qui fait sa "sixième élection présidentielle" au FN, assure que "c'est la mieux préparée dans le fond. Par le passé, on a eu le problème de la collecte des signatures. Aujourd'hui, on a des collectifs et des experts qui travaillent depuis des mois".
L'homme est aussi surnommé "le nettoyeur" par certains cadres du parti, comme le rappelle Le Figaro, car il est chargé d'éloigner les "brebis galeuses" du mouvement. C'est le cas par exemple d'Alexandre Simonnot dans le Val-d'Oise, un catholique traditionaliste très proche de Jean-Marie Le Pen (il a été son témoin de mariage), démis de ses fonctions en mai 2015. Même si le Front national investit de gros efforts pour faire peau neuve, la présence dans ses rangs de certains militants, comme l'identitaire Philippe Vardon, laisse entendre que tout n'a pas changé. Lors des élections régionales, Buzzfeed avait ainsi établi une liste de candidats frontistes peu fréquentables.
Reste qu'en quinze ans, Marine Le Pen a réussi à transformer son parti en vaisseau de conquête du pouvoir. Malgré une campagne en demi-teinte assez classique, elle est parvenue à mobiliser son électorat notamment en multipliant les petits meetings dans les villages de "la France des oubliés". La présidente du Front national est maintenant à quinze jours d'une accession à l'Elysée. Avec l'objectif de faire, une fois encore, mieux que son père...