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Vidéo "Quand Mélenchon parle, Le Pen récolte", accuse Benoît Hamon

Le fondateur de Génération·s reproche au leader de La France insoumise d'avoir déserté la gauche au profit d'un agenda populiste, dans un entretien au "Point". 

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le leader de Génération·s, Benoît Hamon, lors d'un meeting au Cirque d'hiver, à Paris, le 6 décembre 2018. (ERIC FEFERBERG / AFP)

Benoît Hamon s'en prend directement à Jean-Luc Mélenchon dans un long entretien accordé au Point, samedi 12 janvier. L'ancien député, fondateur de Génération·s, dénonce notamment les prises de parole du leader de La France insoumise sur les médias. "On ne peut pas laisser passer ce qu'il dit à l'égard des journalistes, car cela laisse se développer une violence contre eux. Une violence qui n'est pas que verbale..." Mais il dénonce aussi une "tentation du pouvoir personnel" chez les dirigeants "insoumis". "Moi je ne suis pas dans une stratégie qui considère que ce mouvement [des "gilets jaunes"] est insurrectionnel et qu'il doit me porter au pouvoir en lieu et place de celui qui l'occupe en ce moment, pointe-t-il. C'est peut-être ce qu'espèrent Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen ou Nicolas Dupont-Aignan, mais pas moi."

Benoît Hamon va plus loin en affirmant que Jean-Luc Mélenchon "considère désormais que sa stratégie est populiste et que le mot gauche ne l'intéresse plus". Un désaveu, juge-t-il, pour le député des Bouches-du-Rhône qui "s'est longtemps réclamé de François Mitterrand" mais abandonne aujourd'hui l'idée d'unité de la gauche comme "référence pertinente". Une erreur de stratégie, aux yeux de Benoît Hamon, qui prend pour exemple la formation espagnole Podemos. Celle-ci "n'a jamais entretenu la confusion [avec l'extrême droite] et a assumé un dialogue avec un certain nombre de composantes de la gauche afin de gouverner."

La responsabilité d'un dirigeant comme Jean-Luc Mélenchon, c'est de ne pas participer à la confusion en passant sous silence les errements d'Éric Drouet ou de Maxime Nicolle sur le pacte de Marrakech par exemple.

Benoît Hamon, leader de Génération·s

au "Point"

Conséquence, selon Benoît Hamon ? Cet "agenda populiste" au sein de La France insoumise "est devenu prioritaire et amène cette confusion entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen (...). Par ses choix, ses mots et ses fascinations, Jean-Luc Mélenchon entretient une zone grise. C'est préjudiciable pour la France." L'ancien candidat PS à la présidentielle prend l'exemple du manifeste en faveur de l'accueil des migrants, que Jean-Luc Mélenchon n'a pas signé. "Il a fait sauter une digue. Quand Mélenchon parle, Le Pen récolte. Je doute que ce soit la colonne vertébrale politique d'Éric Coquerel ou de Clémentine Autain."

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