Tirs de policiers lors d'un contrôle à Paris : le syndicat des commissaires "regrette les postures totalement nauséabondes de Jean-Luc Mélenchon"
"Comme d'habitude, c'est à la fois un manque de pudeur, un manque de respect, y compris pour les victimes", a estimé sur franceinfo David Le Bars qui appelle à rester "pudique" dans cette affaire.
"C'est indigne d'une personnalité politique qui se prétend futur chef d'un gouvernement", a réagi lundi 6 juin sur franceinfo David Le Bars, secrétaire général du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN), après les propos de Jean-Luc Mélenchon sur la police au lendemain de la mort de la passagère d'une voiture lors d'un contrôle de police à Paris dans le 18e arrondissement. Le leader de la France insoumise a dénoncé "une police (qui) tue", coupable d'appliquer "la peine de mort pour un refus d'obtempérer" et exerçant "un abus de pouvoir inacceptable."
"Comme d'habitude, c'est à la fois un manque de pudeur, un manque de respect, y compris pour les victimes", juge David Le Bars. Selon lui, "montrer du doigt un coupable, si toutefois il y a un coupable, c'est suppléer la justice". Le patron du SCPN "regrette les postures totalement nauséabondes de Jean-Luc Mélenchon". Il tient à rappeler qu'un policier, "quand il rentre dans la carrière pour faire ce métier, ne rentre pas pour tuer". Il appelle à rester "pudique" dans cette affaire qui a fait un mort.
"Il y a une affaire pénale très grave. Il y a trois policiers qui jouent leur carrière et leur avenir. Donc la pudeur serait le minimum qu'on pourrait attendre d'un leader politique."
David Le Bars, secrétaire général du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN)à franceinfo
David Le Bars reconnaît "que chaque refus d'obtempérer ne doit pas faire l'objet d'un tir", alors que depuis 2017, les gendarmes et les policiers peuvent tirer sur un véhicule quand un conducteur n'obtempère pas. Il attend que "la justice" dise, dans cette affaire, "si la loi a été appliquée ou pas". Il estime que l'article de loi qui encadre ce refus d'obtempérer "est plutôt bien écrit et est plutôt très précis". Il assure que "le tir des policiers est strictement encadré, avec des conditions extrêmement précises, la proportionnalité, la nécessité qu'il n'y ait pas d'autres moyens de faire cesser l'infraction et s'il y a une mise en danger, soit des policiers sur des personnes". "S'il y a le moindre doute, ce sera l'instruction qui continuera de chercher les torts et les fautes", ajoute David Le Bars.
Un éclairage nécessaire de la justice
D'après David Le Bars, la qualification devrait être "homicide volontaire". "Cela peut choquer, reconnaît-il. Mais il faut comprendre que la justice a besoin de faire l'éclairage pour ensuite qu'ensuite elle puisse donner des explications. Et seule la justice peut et doit le faire."
"La société est en droit de s'interroger et de savoir ce qui s'est passé. Mais ce n'est pas à un leader politique de semer le trouble et de montrer des coupables qui n'en sont pas et n'en seront pas tant que la justice n'aura pas pris de décision judiciaire définitive et irrévocable."
David Le Bars, secrétaire général du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN)à franceinfo
Plus généralement, David Le Bars plaide pour "confier" ce type d'affaires "à des magistrats spécialisés, professionnalisés, qui soient formés". Il souhaite également "que la justice passe vite pour répondre à l'opinion publique et aussi pour que des policiers, s'ils sont réhabilités, ne soient pas suspendus trop longtemps et puissent continuer leur travail". Mais "s'ils ont commis des fautes, ils seront révoqués de la police nationale."
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