"Il est à l'écoute" : à Bruxelles, Michel Barnier est vu comme un habile négociateur ouvert aux compromis, en dépit d'une sortie sur l'immigration

Le nouveau Premier ministre bénéficie d'une solide réputation à Bruxelles, au sein des instances européennes, où il a exercé comme député, commissaire puis négociateur de l'accord sur le Brexit.
Article rédigé par franceinfo - Fabien Cazeaux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Michel Barnier, alors négociateur en chef du Brexit pour le compte de l'Union européenne, le 25 novembre 2018 à Bruxelles (Belgique). (DURSUN AYDEMIR / ANADOLU AGENCY)

La nomination de Michel Barnier à Matignon ne passe pas inaperçue à Bruxelles. Ancien député européen, deux fois commissaire puis négociateur de l’accord sur le Brexit, le nouveau Premier ministre a un long parcours européen derrière lui. Que dit-il de lui ?

Michel Barnier a avant tout laissé le souvenir d’un habile négociateur, surtout au moment de l’accord sur le Brexit, fin 2020. Mais aussi celui d’une personnalité ouverte aux compromis politiques. Klaus Welle, issu de la droite allemande, était secrétaire général du Parlement européen quand Michel Barnier était commissaire puis négociateur sur le Brexit. "Il ne se met pas en avant, il est assez modeste dans son comportement, détaille-t-il. Il est à l'écoute. Bien sûr, il a ses convictions politiques, mais ça ne l'empêche pas de parler avec d'autres familles politiques, soit à droite, soit à gauche ou très à gauche."

Un "contre-emploi" sur l'immigration

Toujours au Parlement européen mais côté socialiste, Sylvie Guillaume se souvient néanmoins d’une sortie de Michel Barnier qui avait choqué à Bruxelles, lorsqu’il avait parlé d’un moratoire de plusieurs années sur l’immigration en Europe.

C’était pendant la primaire de droite en vue de la présidentielle de 2022. "J'avais été assez surprise parce qu'il avait mené cette discussion du Brexit avec une grande dimension européenne assumée, se souvient cette eurodéputée, et là on avait un peu l'impression d'une course à l'échalote avec ses concurrents de droite dans la primaire. C'était vraiment un contre-emploi."

Michel Barnier conserve en tout cas l’image d’un Européen convaincu. Il a d’ailleurs été plus longtemps commissaire à Bruxelles que ministre à Paris.

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