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Michel Charasse, viré après 44 ans au PS

Pour avoir refusé le compromis avec la direction du PS dans un conflit local, ce socialiste historique, ancien confident de François Mitterrand, vient d’être exclu définitivement du parti. Retour sur le parcours d’un personnage hors du commun…
Article rédigé par franceinfo
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Une porte qui claque, comme les bretelles de Michel Charasse. La porte du PS.
_ Le sénateur du Puy-de-Dôme est exclu définitivement du Parti socialiste – aux côtés de 19 autres élus du département, 44 ans après avoir adhéré à la SFIO, il avait alors 21 ans. Les lettres recommandées sont parties hier après-midi de la rue de Solferino.

Ce militant socialiste haut en couleurs, grande figure du mitterrandisme, a choisi l’exclusion plutôt que le compromis. Pomme de la discorde : le soutien des élus PS du Puy-de-Dôme à Jean-Yves Gouttebel pour la présidence du conseil général. Or, ce candidat et président sortant avait été écarté par les militants socialistes, qui lui avaient préféré de justesse la sénatrice Michèle André.

Soupçonné de proximité avec la droite

Conseiller général socialiste depuis 1988, sénateur du Puy-de-Dôme de 1978 à 1988 puis depuis 1992, cet Auvergnat de souche décroche son premier mandat électif en 1977 dans la petite commune de Puy-Guillaume (Puy-de-Dôme), dont il est le maire depuis 31 ans.

Connu pour ses bretelles, ses gros cigares, sa rondeur et ses formules à l’emporte-pièce, c’est un personnage atypique de la politique. Truculent, provocateur, volontiers partisan de l’intimidation, parfois soupçonné de proximité avec la droite, sa popularité à gauche prend un coup sérieux lorsque, entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2007, il reçoit dans sa mairie le candidat Sarkozy.

Gardien du temple mitterrandien

Mais sa "fidélité éternelle", Michel Charasse la réserve à François Mitterrand dont il a été le conseiller, confident et ministre délégué du Budget (1988-1992). "Je pense souvent à lui, je rêve qu’il me parle", confie-t-il. Gardien sans relâche du temple mitterrandien, il a toujours défendu l’ancien président contre toute attaque posthume. Ainsi, Michel Rocard qui avait osé, en 1998, mettre en doute l’honnêteté de Mitterrand, s’était vu qualifier de "petit gris, fripé, triste et raté !"

Le franc-parler, c’est son arme. Décocheur de formules féroces, il avait fait partie en 2004 de la sélection du prix de l’humour politique pour avoir lancé, à propos du maire de Bègles qui venait de célébrer un mariage homosexuel : "Mamère Noël est une ordure".

Gilles Halais avec agences

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