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Soupçons d'emplois fictifs au MoDem : "Il est peu probable qu'il y ait un impact important dans les urnes"

Pour Nicolas Sauger, professeur de sciences politiques à Sciences Po, "l'impact électoral" des soupçons d'emplois fictifs au MoDem "devrait être limité". 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une personne dépose son bulletin de vote dans l'urne. (Photo d'illustration) (MAXPPP)

Un ancien salarié du Mouvement Démocrate (MoDem) affirme avoir bénéficié d’un emploi fictif d’assistant parlementaire du député européen Jean-Luc Bennahmias alors qu’il travaillait au siège du parti.

Selon nos informations, au total, une dizaine d’employés du MoDem auraient été rémunérés comme assistants parlementaires européens. Cependant, "les Français sont un peu moins sensibles aux questions de financement politique qu'à celles qui sont assimilées à l'enrichissement personnel", a expliqué vendredi sur franceinfo, Nicolas Sauger, professeur de sciences politiques à Sciences Po. "Ce n'est pas une bonne nouvelle pour La République en marche, mais il est peu probable qu'il y ait un impact extrêmement important dans les urnes", a-t-il estimé.

franceinfo : Ces révélations sont faites à deux jours du premier tour des élections législatives. Peut-il y avoir un impact sur les résultats ?

Nicolas Sauger : Evidemment ce n'est pas une bonne nouvelle pour La République en marche, mais il est peu probable qu'il y ait un impact extrêmement important dans les urnes. On sait que les Français sont un peu moins sensibles aux questions de financement politique qu'à celles qui sont assimilées à l'enrichissement personnel. On est à deux jours des élections législatives et l'actualité est chargée. La centralité du sujet n'est pas forcément extrêmement importante pour tous les Français.

Et la chance pour La République en marche, c'est que le scandale atteint le MoDem et moins La République en marche. L'impact électoral devrait être limité.

Nicolas Sauger, professeur de sciences politiques à Sciences Po

à franceinfo

En revanche l'impact sur la formation du prochain gouvernement à l'issue des élections législatives pourrait être plus important notamment sur la position du président de conserver ou non les ministres mis en cause. La question de la nature de la coalition mise en place avec le MoDem pourra aussi se poser.

En pleine préparation de la loi sur la moralisation de la vie publique, François Bayrou pourra-t-il rester audible sur ce sujet après ces révélations ?

C'est évidemment la question centrale, pour le MoDem et pour le président. Aujourd'hui le discours sera moins audible. Ça va probablement gêner sa marge de manoeuvre dans la négociation de la loi car on sait qu'il veut passer par une réforme constitutionnelle. Il va devoir passer par un accord relativement large au sein de la classe politique, non seulement au niveau de l'Assemblée nationale mais aussi au Sénat. Cette affaire a émergé après que le FN et Marine Le Pen ont été mis en cause sur cette question. Ça a pu donner des idées et une volonté de dire que le phénomène n'était pas complètement isolé du côté du Front national.

Cette loi va-t-elle assez loin sur la question du financement politique ?

Les lois répondent à des enjeux du moment. On peut imaginer que cette loi va peut-être évoluer dans sa conception en fonction des scandales du moment. Il est assez probable qu'on aille un tout petit peu plus loin. La question du financement des partis politiques est extrêmement compliquée, car les partis comme toute organisation sont capables de contourner, de s'arranger avec un certain nombre de règles et ce sont les partis eux-mêmes qui vont décider des lois qui s'appliquent. Il y aura toujours un soupçon de faire des lois qui ne seront pas trop contraignantes ou qui posent des contraintes qui soient tout à fait gérables pour les partis.

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