Moralisation : les avocats ne veulent pas faire les frais de l'affaire Cahuzac
Les représentants de la profession condamnent la disposition du futur projet de loi selon laquelle ils seraient interdits de mandat parlementaire.
Une "discrimination insupportable", un "projet scélérat", "proprement scandaleux", une "insulte à tous les membres du barreau", etc. Les représentants de la profession d'avocat se sont indignés, mercredi 17 avril, face au projet du gouvernement d'interdire le cumul de leur profession avec la fonction de parlementaire. Cette mesure devrait être inscrite dans le futur projet de loi sur la moralisation de la vie politique. Il sera présenté le 24 avril en Conseil des ministres mais certains éléments sont révélés par Le Canard enchaîné mercredi.
"Ce projet scélérat va infuser dans l'opinion publique l'idée qu'un avocat serait malhonnête, qu'il se livrerait, étant parlementaire, à je ne sais quel trafic d'influence, soit pour favoriser des lois utiles à sa clientèle, soit pour impressionner les juges", s'est insurgé maître Christian Charrière-Bournazel, le président du Conseil national des barreaux (CNB), qui représente les 56 000 avocats français. "Comble supplémentaire, aucun avocat n'est ici en cause, mais un chirurgien !", a poursuivi l'ancien bâtonnier, faisant allusion à Jérôme Cahuzac. Cette affaire est à l'origine des récentes initiatives portées par le gouvernement et qui visent à moraliser la vie politique.
Pour sa part, le barreau de Paris, qui réunit 40% des membres de la profession, a adopté une motion qualifiant ce point du projet de "proprement scandaleux". Pour la bâtonnière Christiane Féral-Schuhl, "ces propos opportunistes (...) procèdent par amalgame et tendent d'abord à diviser les avocats en catégories artificielles pour tenter de les discréditer". Outre les avocats, l'interdiction d'exercer un mandat parlementaire toucherait aussi les consultants et les journalistes.
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