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Évacuation de Notre-Dame-des-Landes : Nicolas Hulot "ose espérer que c'était la phase la plus désagréable" et souhaite rétablir le dialogue

Le ministre de la Transition écologique a expliqué, jeudi sur franceinfo, qu'il n'y aura pas "de projets style Larzac" dans la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, après son évacuation.

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, le 14 mars 2018, à Paris. (LUDOVIC MARIN / AFP)

À Notre-Dame-des-Landes, les opérations d'expulsions de la ZAD ont pris fin, a annoncé Emmanuel Macron, jeudi 12 avril. "J'ose espérer que c'était la phase la plus désagréable (...). Je crois que les choses sont terminées, cela s'est passé le moins mal possible", a réagi, jeudi au micro de franceinfo, le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot. Il souhaite maintenant "que l'on se penche sur le projet de territoire, que tout le monde revienne autour de la préfète pour voir ce qu'on fait de ces terres".

Certains occupants de la ZAD souhaitaient mettre en avant des projets agricoles collectifs, qui ont été détruit lors de l'évacuation. L'intervention des gendarmes prévoyait d'expulser toute personne n'ayant pas régularisé sa situation en déclarant de nouveaux projets agricoles individuels.

"Le gouvernement a été clair. Il n'y aurait pas de projets de style Larzac", explique Nicolas Hulot. Il se dit "très ouvert" à ce que l'on favorise "l'émergence de projets vers une agriculture pionnière et durable", mais il rappelle qu'un certain nombre de conditions ont été posées, comme le "retour dans le droit commun". "Pas de projet collectif, mais des projets individuels associés, coordonnés entre eux, peuvent devenir un projet de territoire", résume-t-il. 

Retour à la concertation

"Il faut savoir cesser un combat que l'on a gagné, assure Nicolas Hulot. J'ai toujours fait en sorte, en en parlant avec Gérard Collomb, que l'on prenne le maximum de précautions, parce que rien ne justifie la moindre blessure".  Le ministre "ose croire" que les gendarmes "ont fait cela avec beaucoup de modération", même si "pour une expulsion, il n'y a pas de recette magique".

Le gouvernement va maintenant "laisser un peu de temps à ceux, et c'est la majorité, qui sont dans un esprit constructif". "On passe dans une phase de concertation, précise le ministre, et on rétablit le dialogue qui s'est un peu interrompu pour parler du projet de territoire". Nicolas Hulot salue "une préfète qui a fait un travail délicat, avec une majorité des opposants qui étaient dans une disposition d'esprit très constructive."

Sortir d'une existence qui s'est faite dans les marges de la légalité, cela demande un minimum de temps. Que chacun affiche ses intentions.

Nicolas hulot

à franceinfo

La concertation a permis de "distinguer ceux qui étaient dans une démarche constructive de ceux qui s'obstinaient dans un combat dont ils n'avaient plus grand-chose à faire et qui n'étaient là que pour en découdre. Il n'y avait aucune raison de laisser certaines personnes n'offrir d'autre perspective que de rester dans une situation illégale", estime le ministre. 

"Il peut y avoir des projets individuels qui après, entre eux, peuvent devenir des projets de territoire collectifs", Nicolas Hulot

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