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"Si je m'en vais, il va y avoir trois EPR de plus" : quand Nicolas Hulot confiait son "putain de dilemme" à "Libération"

Le 2 août 2018, Nicolas Hulot a téléphoné au quotidien, auquel il a parlé "librement". Après la démission du ministre de la Transition écologique, "Libération" publie l'intégralité de ses déclarations.

Article rédigé par franceinfo
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Nicolas Hulot quitte l'Elysée après un Conseil des ministres, le 23 mai 2018 à Paris. (LUDOVIC MARIN / AFP)

"Parfois, je n'en dors pas de la nuit." Près d'un mois avant d'annoncer sa démission du gouvernement, Nicolas Hulot a téléphoné à la rédaction de Libération. "Il parle si librement que cela en devient presque gênant", rapporte la journaliste qui a recueilli, le 2 août, ses confidences, publiées mardi 28 août. "Je suis dans un putain de dilemme", résume alors le ministre, régulièrement interrogé par les journalistes sur les couleuvres avalées et son hypothétique démission.

Si je m'en vais, il va y avoir trois EPR de plus dans les prochaines années.

Nicolas Hulot

à "Libération"

"Soit je m'en vais et ce sera bien pire, soit je reste et il n'y aura pas le grand soir", estime-t-il. "L'autre jour, quand Edouard Philippe a défendu le bilan du gouvernement lors de la motion de censure, il n'a pas eu un mot sur l'écologie", rappelle aussi le ministre. "Quand je suis arrivé, Macron et Philippe m'ont dit : 'On va rentrer dans un esprit de coopération.' Et là, on est en permanence dans la confrontation", poursuit-il.

Selon lui, Emmanuel Macron et Edouard Philippe "n'ont toujours pas compris l'essentiel". "Quand j'obtiens des choses, c'est pour éviter que je me barre (...) Le problème, c'est qu'ils devraient le faire par conviction", déplore-t-il encore. A l'époque, Nicolas Hulot pense déjà à quitter le gouvernement, mais "partir pendant l'affaire Benalla, c'est inaudible". Dans son entourage, il compte autant de gens qui lui disent "barre-toi" que "d'autres qui me disent que ce serait pire si je pars".

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