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Tribune pour sauver la planète : "A nous d'arrêter d'être spectateurs de la catastrophe, il faut être acteurs", plaide Juliette Binoche

L'actrice Juliette Binoche appelle, lundi sur franceinfo, le pouvoir politique à "se réveiller" et estime que ce qui est fait dans le domaine de l'écologie "n'est pas suffisant".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Juliette Binoche en février 2018. (JULIA REINHART / GETTY IMAGES)

Deux cents personnalités signent une tribune dans Le Monde, lundi 3 septembre, pour appeler le gouvernement à agir contre "le cataclysme planétaire", dans le sillage de la démission de Nicolas Hulot du ministère de la Transitions écologique. Un appel à sauver la planète signé en majorité par des artistes, comme Marion Cotillard, Alain Delon, ou encore Juliette Binoche, à l'initiative du texte. L'actrice appelle, lundi sur franceinfo, le "pouvoir" à "se réveiller" et à arrêter de "se tourner les pouces en regardant les catastrophes arriver".

franceinfo : La démission de Nicolas Hulot a-t-elle été un déclic pour vous ?

Juliette Binoche : La démission de Nicolas Hulot, c'est quand même un énorme évènement. On avait l'espoir qu'il y ait des choses qui se passent avec lui, parce que c'est quelqu'un du terrain qui a consacré toute sa vie à l'environnement. Il y a donc une envie de dire : "Ce n'est pas possible." Le pouvoir politique doit se réveiller, doit mettre la priorité sur l'environnement. Il y des solutions concrètes à apporter, au niveau des transports, de l'agriculture, de l'économie. Il faut que les politiques travaillent dans le même sens, mais en attendant, nous, on se tourne les pouces et on regarde les catastrophes arriver. On ne peut pas être aussi passifs. Cette vie industrielle nous pousse à une forme de suicide, ce n'est pas possible, on ne peut pas rester comme cela.

Êtes-vous d'accord avec Nicolas Hulot qui parle d'une démocratie en danger à cause des lobbys ?

Bien sûr. Emmanuel Macron est quelqu'un de brillant. Il est certainement sincère concernant l'environnement, mais à un moment donné ça ne sert à rien. Il faut prendre des décisions, faire face, parler avec les lobbys, faire en sorte que les choses soient adaptées à ce qui est en train de se passer. Il y a des phénomènes qui sont inquiétants : la sécheresse, les épidémies, les incendies, les inondations, la santé. Ce n'est pas possible, il y a de plus en plus de gens malades.

Ce qui est fait ce n'est pas suffisant.

Juliette Binoche

On dit que dans 20 ans, si on ne prend pas de vraies décisions, il y aura des changements qui seront certainement irréversibles. D'ici là, on peut faire des choses. On a les cartes en main, mais il faut que chaque personne se remette en question, parce que ce ne sont pas seulement les politiques qui doivent faire les choses, c'est nous aussi. Dans notre vie de tous les jours, on doit changer d'attitude.

Vous dites dans la tribune que si les politiques n'agissent pas, ils seront discrédités. Est-ce qu'il faut employer des mots forts comme cela selon vous ?

Oui, parce que ce n'est pas sérieux, vu ce que la nature nous dit – c'est un langage quand même, ce qu'il se passe. C'est à nous de détecter, de comprendre et d'arrêter d'être spectateurs de la catastrophe. Il faut être acteurs, pas spectateurs, et là on n'arrête pas de reporter les résolutions à prendre. À un moment donné, les pollutions du sol, de l'eau et de l'air devraient être suffisantes pour que l'on bouge. Alors c'est vrai, l'ampleur est immense parce que c'est mondial, mais il faut commencer chez nous, en France, et on doit initier des choses nouvelles.

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