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Nicolas Sarkozy "candidat de l'électorat populaire", selon Patrick Buisson

Longue interview mardi dans"Le Monde" du conseiller de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson. Le spécialiste des sondages qui avait prédit le "non" au référendum sur la Constitution présente Nicolas Sarkozy comme "le candidat de l'électorat populaire".
Article rédigé par Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Nicolas Sarkozy à la cantine avec des salariés d'Alstom (21 février 2012) (STEPHANE MAHE / POOL / AFP)

Longue interview mardi dans"Le Monde" du conseiller de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson. Le spécialiste des sondages qui avait prédit le "non" au référendum sur la Constitution présente Nicolas Sarkozy comme "le candidat de l'électorat populaire".

Nicolas Sarkozy donne parfois le tournis. Après le discours de Bordeaux du 3 mars, qui semblait emboîter le pas à Marine Le Pen - discours très répressif sur la délinquance et l'immigration, changement d'avis sur la viande halal qu'il veut désormais étiqueter, le président de la République annonçait lundi sur TF1 sa volonté d'imposer les exilés fiscaux. Une proposition revendiquée par ... Jean-Luc Mélenchon.

Transgressif à gauche, transgressif à droite, à qui s'adresse le chef de l'Etat sortant, candidat à sa réélection ?

"A l'électorat populaire", répond son conseiller Patrick Buisson, dans une interview au Monde mardi. Venu de l'extrême-droite maurassienne, il conseillait déjà le candidat de l'UMP en 2007 pour l'aider à siphonner les voix du Front national.

"Il est le candidat du peuple qui souffre de l'absence des frontières"

Comment se positionne Nicolas Sarkozy, dans cette campagne 2012 ?

"Il est le candidat du peuple qui souffre de l'absence de frontières et de ses conséquences en chaîne : libre-échangisme sans limites, concurrence déloyale, dumping social, délocalisation de l'emploi, déferlante migratoire.", glisse au Monde l'ancien journaliste de LCI et Minute, qui ne s'attarde pas sur le bilan du président.

Et avec des accents directement empruntés au Régis Debray de l'"Eloge des frontières" , Patrick Busson poursuit : "Les frontières, c'est ce qui protège les plus pauvres".

Il souligne encore la différence entre ce peuple maltraité et les "privilégiés", qui bénéficient de "frontières spatiales et sécuritaires" parce qu'ils "habitent les beaux quartiers", de "frontières scolaires" parce que "leurs enfants fréquentent les meilleurs établissements" et de "frontières sociales" parce que "leur position "les met à l'abri de tous les désordres de la mondialisation".

Une "triple demande de protection" de l'électorat populaire

Une analyse qui reprend, avec plus de six mois de retard, les conclusions de "Point de rupture : Enquête sur les ressorts du vote FN en milieu populaire".Un document publié fin août par la Fondation Jean Jaurès (proche du PS), signé du sociologue Alain Mergier et du directeur adjoint du département Opinion et Stratégie d'entreprise de l'Ifop, Jérôme Fourquet.

Les deux auteurs pointaient, dans leur étude, "la triple demande de protection" de l'électorat populaire : protection nationale contre une immigration perçue comme menaçant leur emploi, protection sociale contre la crise et protection physique contre l'insécurité.

Electorat populaire : la gauche à la peine ?

Pourquoi, avions-nous demandé à Jérôme Fourquet, le Front national semble-t-il plus crédible à l'électorat populaire que la gauche "démondialisatrice" d'un Montebourg ou d'un Mélenchon ? "Parce que lutter contre la mondialisation, c'est plus cohérent à droite qu'à gauche", avait-il expliqué.

Même si le candidat du PS arrive en tête des intentions de vote des ouvriers (30%), selon un sondage TNS-Sofres publié fin février face à un Nicolas Sarkozy crédité d'à peine 12%, il doit encore faire ses preuves auprès de l'électorat populaire.

Et prouver qu'il fera mieux pour les classes populaires que Nicolas Sarkozy, dont le quinquennat a vu l'explosion du chômage et la flambée des dépenses contraintes (loyer, électricité, essence...), désormais premières préoccupations des Français.

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