Notre-Dame-des-Landes : cinq condamnations après la manifestation contre l'aéroport
"Nous n'avons pas les vrais coupables" des dégradations commises à Nantes, a convenu la présidente du tribunal, Hélène Perroz, lundi 24 février.
Cinq jeunes gens, interpellés à Nantes (Loire-Atlantique) lors de la manifestation d'opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, ont été condamnés par le tribunal correctionnel à des peines allant de travaux d'intérêt général à de la prison ferme, mais sans mandat de dépôt, vendredi 24 février.
"Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça"
Les cinq hommes, dont un seul âgé de plus de 30 ans, étaient jugés en comparution immédiate. Il leur était reproché d'avoir lancé des projectiles contre les forces de l'ordre. La plupart vivent dans la région, sont intérimaires pour plusieurs d'entre eux et se sont retrouvés dans la manifestation sans réelle motivation politique ou environnementale. "Je suis venu par hasard (....) je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça", a expliqué un des prévenus, accusé d'avoir lancé une canette vide sur les forces de l'ordre.
L'un, déjà condamné à plusieurs reprises, a écopé de cinq mois ferme sans mandat de dépôt, un autre d'une centaine d'heures de travaux d'intérêt général (TIG), le troisième de cinq mois avec sursis, le quatrième de cinq mois ferme, sans mandat de dépôt. Quant au cinquième, il a été condamné à six mois ferme ainsi qu'à la révocation d'un sursis antérieur de six mois, mais sans mandat de dépôt également.
"Nous n'avons pas les vrais coupables" des dégradations
"Nous n'avons pas les vrais coupables [des dégradations commises à Nantes]", a convenu la présidente du tribunal, Hélène Perroz. "Mais nous avons des responsables, et donc des coupables, des faits qui vous sont reprochés."
L'un des condamnés a déclaré aux journalistes à l'issue de l'audience qu'il se considérait "comme un bouc-émissaire". Un autre des condamnés a été interpellé parce que les forces de l'ordre ont découvert un couteau dans son sac à dos, alors qu'il était déjà sous le coup d'une interdiction de la justice.
Au moins quatorze personnes ont été interpellées lors de la manifestation de samedi. Seuls ceux qui avaient déjà un casier judiciaire ont été jugés ce lundi et les autres recevront une convocation ultérieurement. Les dégradations dans le centre-ville de Nantes ont donné lieu à une polémique entre le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et Europe Ecologie-Les Verts.
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