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Notre-Dame-des-Landes : "Les casseurs ont détourné le sens de la manifestation"

La candidate EELV à la mairie de Nantes, Pascale Chiron, estime que le gouvernement devrait modifier le projet d'aéroport. Et que "rien n'est écrit" sur une alliance avec le PS au second tour des municipales à Nantes.

Article rédigé par Ilan Caro - Propos recueillis par
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Lors de la manifestation contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le 22 février 2014 à Nantes (Loire-Atlantique). (BENJAMIN LACHENAL / CITIZENSIDE.COM / AFP)

Les violences qui se sont déroulées samedi à Nantes en marge de la manifestation contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes font monter la pression entre les Verts et les socialistes. Lundi 24 février, à un mois des élections municipales, la candidate EELV à la mairie de Nantes, Pascale Chiron, estime que le gouvernement devrait modifier le projet. Et assure que "rien n'est écrit" concernant les alliances d'entre-deux-tours.

Francetv info : Certains responsables socialistes ont accusé les écologistes d'être les complices des violences de ce week-end à Nantes. Que leur répondez-vous ?

Pascale Chiron : Dès le samedi après-midi, j'ai dénoncé sur Twitter ces violences intolérables, inexcusables et insupportables. Malheureusement, les manifestations ont de plus en plus leur lot de casseurs. On l'a vu lors du mouvement des Bonnets rouges contre l'écotaxe ou de la Manif pour tous.

A Nantes, les casseurs ont détourné le sens de la manifestation. Samedi, plus de 40 000 personnes ont défilé contre le projet d'aéroport. Le gouvernement doit l'entendre.

Ce nouvel épisode doit-il remettre en cause la présence des Verts au gouvernement ?

Le désaccord entre EELV et le PS au sujet de ce projet n'est pas nouveau. Il a même été acté lors de l'accord signé entre les deux partis avant l'élection présidentielle. Comme l'a dit Emmanuelle Cosse [la secrétaire nationale d'EELV], le véritable test aura lieu lors de la présentation du projet de loi sur la transition énergétique. S'il n'est pas à la hauteur, s'il est vide de contenu, alors la ligne rouge sera franchie.

Croyez-vous à une possible marche arrière sur ce projet d'aéroport cher à Jean-Marc Ayrault ?

Au-delà des manifestants, un sondage Ifop indique que 56% des Français sont pour le retrait de ce projet. Le gouvernement doit le repenser et le rediscuter. L'année dernière, nous avions demandé un référendum local sur cette question, mais cela nous a été refusé. Des "commissions du dialogue" ont certes été mises en place, mais leurs conclusions ont été enterrées.

Or on sait que ce projet est néfaste pour la biodiversité. Quant à l'aspect économique, cet aéroport, situé au nord de l'agglomération, ne correspondra pas aux besoins des entreprises, majoritairement situées au sud, autour de l'actuel aéroport. Ce dernier pourrait être amélioré et optimisé, mais il n'y a pas eu d'étude sérieuse sur ce point.

La manifestation de samedi et les réactions qui ont suivi peuvent-elles faire échouer une alliance PS-Verts au second tour des municipales à Nantes ?

Rien n'est écrit. Les résultats du premier tour détermineront les accords qui seront possibles ou pas. Ce qui est sûr, c'est que face à la droite, un large rassemblement de la gauche sera nécessaire. Et je rappelle à certains socialistes qui critiquent notre attitude que le PS soutient des têtes de liste écologistes dans plusieurs villes du département, comme à Ancenis, Châteaubriant ou Pornic.

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