Permanences PS attaquées, militants inquiets : "J'ai eu peur d'être politique"
C'est Mathieu Brasse le secrétaire de section qui nous accueille par une petite entrée sur le côté. La porte principale a volé en éclat il y a douze jours. "Les CRS ont dû intervenir car ils tentaient de mettre le feu. C'était un champ de ruines. Du verre partout".
Et maintenant la peur tout le temps à tel point que cette élue régionale ne veut pas donner son nom. Des manifestants sont déjà venus chez elle. "On a jeté des œufs dans mon domicile. Mon fils, qui a huit ans, quand il voit quelqu'un avec une blouse dehors me dit que 'ce sont les méchants de la CGT qui ont tout cassé chez nous'". Nassera est elle aussi une jeune élue au conseil municipal du Havre depuis deux ans. "Moi j'ai eu peur d'être politique. Est-ce que faire de la politique, c'est prendre le risque qu'on vienne et qu'on vous casse la figure. Et bien non".
Car tous ici en sont persuadés. Il aurait pu y avoir des blessés si ce jour-là la permanence n'avait pas été désertée. Jean-Philippe, le trésorier de la section havraise a des dizaines d'années de militantisme derrière lui. "Je me souviens de l'extrême droite à Rouen quand j'étais étudiant…"
"Mettre à sac la permanence d'un député ou un bâtiment public, ce n'est pas neutre"
Cette ambiance, ce climat à l'égard des politiques, cette défiance proche de la violence, inquiètent le député-maire républicains du Havre Edouard Philippe dont la mairie a été visité par des manifestants elle aussi. "Les parlementaires représentent une partie de la souveraineté nationale. Mettre à sac la permanence d'un député ou un bâtiment public, ce n'est pas neutre". Le combat politique, les militants socialistes ont encore, malgré tout, envie de le mener. "Mes idées sont plus fortes que ça …"
Le tout sous le regard lointain de l'ancien président François Mitterrand dont le portrait est resté intact après l'attaque. Celui de François Hollande en revanche…
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