Pierre Moscovici fait le bilan de la politique économique de François Fillon
Le ministre de l'économie, Pierre Moscovici, juge le bilan économique de François Fillon "calamiteux". Dans un entretien accordé au journal Libération, le nouvel homme fort de Bercy évalue l'aggravation de la dette publique à 600 milliards d'euros.
Moins d'un mois après sa prise de fonction, Pierre Moscovici met les points sur les "i".
Dans un long entretien accordé au quotidien Libération, le défend la crédibilité du projet gouvernemental sur les finances publiques.
Fillon "devrait se taire"
Appelé à réagir sur les propos de l'ancien Premier ministre qualifiant la politique de Hollande de "désastreuse", Pierre Moscovici réplique.
"Trop c'est trop. Comment peut-on donner ce genre de leçons quand on porte le bilan économique calamiteux qui est le sien ?", interroge-t-il.
"La performance de François Fillon, c'est entre autres une aggravation de la dette publique de 600 milliards d'euros et la perte de 450.000 emplois industriels. Il devrait se taire plutôt que d'oser proposer à nouveau les solutions qui ont échoué", poursuit-il.
L'état des finances et les voies de désendettement de la France
Selon Pierre Moscovici, la France souffre d'un triple déficit : "un déficit d'activité avec une croissance bien trop faible, inférieure à la croissance potentielle. Un déficit de compétitivité, comme le reflète la dégradation de notre commerce extérieur. Un déficit de crédibilité budgétaire".
Pour enrayer l'endettement, le ministre de l'économie évoque "la future Banque publique d'investissement qui verra le jour dès le début de 2013, une réforme fiscale et une maîtrise de la dépense publique.
"Nous ferons les deux, conformément au projet présidentiel. Dans le même temps, nous agirons pour la justice sociale", poursuit M. Moscovici.
Sur l'avenir de l'Europe
Interrogé sur la possibilité d'un accord lors du prochain sommet européen, le ministre dit avoir "l'optimisme de la volonté". "Nous vivons un moment décisif en Europe, avec l'enjeu de sortir d'une logique de crise, où l'on traite l'urgence par l'urgence".
"Il vaut mieux laisser provisoirement de côté les grands débats institutionnels (...) et prouver que nous sommes capables d'obtenir des résultats tangibles", poursuit M. Moscovici.
"Au terme de fédéralisme, je préfère désormais celui d'intégration concrète et fonctionnelle", conclut-il.
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