Fonds Marianne : "L'opacité et la désinvolture ont conduit au fiasco", dénonce la commission d'enquête du Sénat
"Le manque de rigueur, l'opacité et la désinvolture ont conduit au fiasco" du fonds Marianne contre le séparatisme, a conclu, jeudi 6 juillet, la commission d'enquête du Sénat consacrée à ce dispositif controversé. "Le constat est sans appel sur la dérive de ce que nous appelons 'un coup politique'", a asséné lors d'une conférence de presse le rapporteur de la commission, le sénateur (LR) Jean-François Husson.
Ce fonds, doté de 2,5 millions d'euros, avait été créé en avril 2021 par Marlène Schiappa, alors ministre déléguée à la Citoyenneté. Il était né quelques mois après l'assassinat du professeur d'histoire Samuel Paty par un jeune radicalisé, afin de financer sur internet des "contre-discours" à l'islam radical.
"Nous avons le sentiment que le fonds Marianne a été conçu comme une grande opération de communication" par la ministre, a encore observé Jean-François Husson. La "promesse" inhérente à ce dispositif "n'a pas été tenue, ce qui relève pleinement de la responsabilité politique de la ministre", a-t-il poursuivi.
Un contrôle "lacunaire"
Pour le sénateur LR, "le contrôle des porteurs de projet s’est révélé lacunaire". "Avant les révélations de la presse, aucun contrôle ne semble avoir été effectué pour contrôler les travaux des associations" financées, a-t-il dénoncé.
Quant à Marlène Schiappa, "nous l'avons longuement auditionnée (...) Je ne l'ai jamais vue proposer à notre commission d'enquête des éléments tangibles. Elle a eu beaucoup de pertes de mémoire, il y a certaines prises de parole qui sont consternantes de mon point de vue, et affligeantes", a étrillé Jean-François Husson.
Pour le rapporteur, certaines des associations ayant bénéficié du fonds "ont effectué un vrai travail", mais ce n'est pas le cas des deux principales d'entre elles. Dès lors, le "label" du fonds Marianne "devient un véritable fardeau", voire "un boulet attaché à l'allégorie de la République", selon lui.
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