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Commémoration de la rafle du Vél d'hiv : Hollande rend hommage à Chirac

PARIS - Il a salué la "lucidité" et le "courage" de l'ancien président, qui avait reconnu la responsabilité de la France.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président François Hollande, au palais de l'Elysée, le 19 juillet 2012. (FRED DUFOUR / AFP)

"Ce crime a été commis en France par la France" : c'est ce qu'a écrit le chef de l'Etat en introduction d'un livret publié par l'Elysée dimanche 22 juillet. Il a ensuite prononcé ces mots, vers 10h45, lors de son discours de commémoration de la rafle du Vélodrome d'hiver, dans le 15e arrondissement de Paris, où 13 152 juifs furent arrêtés les 16 et 17 juillet 1942. Ils avaient ensuite été envoyés vers les camps de la mort nazis.

Ce crime "fut aussi un crime contre la France, une trahison de ses valeurs. Ces mêmes valeurs que la Résistance, la France libre, les Justes surent incarner dans l'honneur", a ajouté le chef de l'Etat. 

"Nous devons la vérité aux martyrs juifs du Vélodrome d'Hiver. La vérité c'est que la police française s'est chargée d'arrêter des milliers de juifs [...], la gendarmerie française les a escortés. La vérité elle est dure, elle est cruelle, pas un soldat allemand, pas un seul, ne fut mobilisé" pour cette rafle, a déclaré François Hollande. Le chef de l'Etat a ainsi reconnu la responsabilité de la France dans la déportation de nombreux juifs durant la seconde guerre mondiale. Comme l'ancien président Jacques Chirac, en 1995.

Dans les pas de Chirac

"La reconnaissance de cette faute a été énoncée pour la première fois avec lucidité et courage par le président Jacques Chirac, le 16 juillet 1995", a souligné le président dans le livret publié par l'Elysée. "Le grand mérite de Jacques Chirac est de l'avoir reconnu", a ensuite déclaré François Hollande. 

Auparavant, dans les jours qui ont précédé la commémoration, les équipes de François Hollande avaient préparé le terrain. Le Figaro indique que l'Elysée lui avait affirmé que "Jacques Chirac avait eu les mots qui convenaient" lorsqu'il avait reconnu en juillet 1995 la "faute française" dans ce drame.

Les deux hommes ont aussi évoqué le sujet en tête à tête, lors d'une visite de François Hollande à Jacques Chirac samedi, au château de Bity, à Sarran (Corrèze), propriété de l'ancien président. "Le président Hollande en a parlé le premier et a dit à mon mari qu'il avait lu et relu son texte et qu'il allait en tout cas en tenir compte dans sa propre allocution", a précisé Bernadette Chirac. Cette fois, François Hollande a donc préféré s'inspirer de l'ancien président corrézien plutôt que du socialiste François Mitterrand, qui  refusait de reconnaître la responsabilité de la France dans la la rafle du Vélodrome d'hiver.

Chirac confirme le caractère "amical" de la  visite de Hollande

L'ancien président a confirmé dimanche au micro de RTL que la visite de François Hollande en Corrèze s'était déroulée "très amicalement""Nous avons parlé de beaucoup de choses, pas particulièrement internationales", a-t-il précisé, lors d'une visite au musée de Sarran, qui porte son nom, et où a lieu une exposition sur les arts premiers mexicains.

"Très très bien, je suis très bien", a ensuite déclaré Jacques Chirac, alors interrogé sur le déroulement de ses vacances en Corrèze, qui doivent s'achever en fin de mois. Agé de 79 ans, il semblait pourtant affaibli, selon l'AFP.

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