PS et LCR, un week-end à gauche
A l'heure où nombre de Français (et autant d'électeurs) goûtent déjà aux prémisses de leurs vacances, les partis de gauche s'activent et rivalisent pour tenter d'incarner au mieux l'opposition à la droite, à l'UMP, à Nicolas Sarkozy, en un mot au "pouvoir".
_ Ce week-end aura donc été marqué par les dépôts de certaines "contributions" au PS, mais aussi par le grand raout organisé sous l'égide d'Olivier Besancenot à la Plaine-Saint-Denis, pour jeter les bases du futur parti devant succéder à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR).
La gauche dite "parlementaire" a donc vécu ces deux jours au rythme des contributions, avec en objectif le congrès de Reims du mois de novembre. Et ce ne sont pas moins de dix de ces contributions, correspondant peu ou prou à la demi-douzaine de candidats déclarés au leadership dans le parti, qui doivent être déposées d'ici mercredi. Après Ségolène Royal hier, ce sont Arnaud Montebourg et Pierre Moscovici qui ont déposé la leur, commune, aujourd'hui.
Refusant notamment toute forme de "présidentialisation" du parti, le texte propose de remettre le PS "au travail". En préconisant la "réflexion de fond" et le "débat collectif" avant de choisir le candidat du parti à la présidentielle de 2012. Ce choix serait renvoyé à des primaires organisées au printemps 2011.
_ "Je crois (...)qu'il faut qu'on se rassemble tous ensemble: Ségolène, Bertrand Delanoë, François Hollande, Martine Aubry" (sous-entendu "plutôt que derrière une seule personne") a précisé Pierre Moscovici.
"Indépendance"
Plus à gauche sur l'échiquier politique, on retrouve la LCR ou plutôt le "NPA" pour "Nouveau parti anticapitaliste". Les comités réunis pour leur première réunion nationale, ce week-end, à la Plaine-Saint-Denis, ont appelé à la création de cette nouvelle formation en janvier 2009.
Le nouveau parti "dépasse l'horizon de la LCR", a affirmé Olivier Besancenot, qui a tenu le point presse en compagnie de deux militants n'appartenant pas à son parti d'origine.
_ Cela étant, la Ligue est tout de même représentée par les 20 membres de son bureau politique dans la structure de coordination provisoire de 60 membres. A cela s'ajoutent des syndicalistes, des militants associatifs, des écologistes, des libertaires ou encore des communistes. Et les participants mettent en avant cette "diversité" plutôt que d'y voir une "auberge espagnole" accolée à une "LCR bis".
Le nouveau parti revendique son "indépendance" vis-à-vis du PS, accusé de "faire le jeu" de la droite au pouvoir en s'inscrivant dans le cadre de l'économie de marché et en ne s'opposant pas aux "attaques" de Nicolas Sarkozy.
_ Pour autant, le NPA "ne se trompe pas de cible", explique Olivier Besancenot: "on ne fait pas un parti contre le PS, on fait un parti contre la droite, le Medef, le patronat". Car "des militants socialistes, on en croise dans les manifestations, des militants UMP jamais".
Matteu Maestracci avec agences
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