Cet article date de plus de six ans.

Vidéo Benoît Hamon : "La social-démocratie ne sait plus dire comment elle pourrait améliorer la vie des gens"

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min - vidéo : 29min
Benoît Hamon
Benoît Hamon Benoît Hamon (France 3)
Article rédigé par France 3
France Télévisions

Le 25 mars, Francis Letellier reçoit Benoît Hamon sur le plateau de "Dimanche en politique". L'occasion d'évoquer l'arrivée de militants du Mouvement des jeunes socialistes au sein de son propre mouvement, Génération.s.

Benoît Hamon est l'invité de "Dimanche en politique" le 25 mars. L'ancien candidat PS à la présidentielle revient sur la création de son nouveau mouvement, Génération.s.

Attentat dans l’Aude : "Ce n'est pas tellement de la communication politique dont on a besoin"

Après une semaine marquée par les attentats dans l'Aude, Benoît Hamon déclare que "l’union nationale est naturelle, la remettre en cause serait pure folie [...] la nation doit faire corps" et il faut "donner sens à la République".

Il remet en cause l'efficacité de la task force qui était réunie autour d'Emmanuel Macron : "Je fais plus confiance aux services de police, à la DGSI plutôt qu’à ceux qui mettent en scène leur action." Il voit Emmanuel Macron comme étant un "monarque qui se comporte comme un monarque" avec une "mise en scène du pouvoir personnel".

Quand l’état d’urgence était en vigueur, il avait critiqué le reniement des libertés publiques, selon lui, ces mesures "ne changent, hélas, rien" face au terrorisme.

"Les vrais privilégiés dans ce pays, ce ne seront jamais les cheminots"

Avec la réforme de la SNCF, Benoît Hamon estime que "des pans entiers des Français [ont été] abandonnés dans les territoires ruraux et périphériques" par Emmanuel Macron. "L'affaire de la SNCF ce n'est pas qu'une histoire de statut mais aussi une histoire de transport", ajoute-t-il.

S’adressant directement à Jean-Luc Mélenchon, Olivier Besancenot et Pierre Laurent, Benoît Hamon propose aux autres dirigeants de la gauche des déplacements en commun dans "les villes moyennes qui s'inquiètent de la disparition de la vie publique".

Pour une loi sur la transparence

Il s’exprime également sur la défense de Nicolas Sarkozy, mis en examen : "Ce qui m'a frappé c'est qu'il ait pu le soir même s'afficher dans un 20 Heures." Pour Benoît Hamon, il faut "qu’on sache qui finance les campagnes" politiques. Il demande à ce qu’une loi sur la transparence soit adoptée alors qu’il a pointé du doigt Emmanuel Macron dont "l’essentiel des dons étaient lié à des grandes fortunes".

Quel avenir pour le PS ?

Cette semaine, les dirigeants du Mouvement des jeunes socialistes ont pris la décision de le rejoindre et de quitter le Parti socialiste. La présidente du MJS, Roxane Lundy, a annoncé qu'elle quittait le PS pour rejoindre le mouvement de Benoît Hamon, suivie par 25 membres sur 30 du bureau national, ainsi que de nombreux militants. Benoît Hamon réagit : "Je suis très heureux que des jeunes, et des moins jeunes, rejoignent Génération.s, confie-t-il, tout en refusant de critiquer le PS. Je n'ai pas l'intention de faire au Parti socialiste ce que certains de ses dirigeants lui ont fait pendant la campagne présidentielle. 75% des membres de Génération.s n'ont aucun passé de militant politique, nous ne sommes pas là pour recycler des mouvements politiques, ce que nous faisons, c'est radicalement autre chose."

Difficultés à s’afficher unis dans une gauche morcelée

Quant au destin du Parti socialiste, qui vient d'élire Olivier Faure à sa tête, Benoît Hamon estime qu'il "ne tient plus à la qualité ou aux défauts d'un homme ou d'une équipe."

Il ajoute : "Je crois que le sort de la social-démocratie en Europe vient de ce que les mouvements politiques ont arrêté de s'adresser aux ouvriers, aux employés, de porter la justice sociale comme étendard et ont perdu leurs électeurs. Pour qu'un parti puisse s'inscrire durablement, il faut qu'il ait une utilité sociale et je crois qu'aujourd'hui, la social-démocratie ne sait plus dire comment elle pourrait améliorer la vie des gens."

Il assure aussi que son mouvement Génération.s est financé "exclusivement par des dons" et par des "cotisations d’élus".

Il déclare également qu’il ne propose pas à Emmanuel Maurel de le rejoindre dans son mouvement mais il a annoncé : "Si demain nous devions fabriquer une nouvelle maison commune, j'espère qu'il en sera."

Benoît Hamon estime qu’avec Jean-Luc Mélenchon, ils font le même constat sur l’Europe mais n’ont pas la même "stratégie, qui est une stratégie européenne" au sein de son mouvement Génération.s.

Fac de droit de Montpellier : l’ancien doyen complice ?

Sur les violences contre les étudiants de la fac de droit de Montpellier, Benoît Hamon a parlé d'un "scandale" et de "méthodes de facho", perpétrées "probablement avec le soutien ou l'assentiment" de l'ancien doyen, qui a démissionné deux jours plus tôt.

"Plusieurs universités sont en mouvement" mais "il faudrait 5 milliards d'euros sur cinq ans pour remettre les universités à jour". De l’argent, que la ministre de l’Enseignement supérieur ne "met pas car le président de la République ne lui donne pas".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.