Huit présidents de département veulent expérimenter le revenu de base
C'était l'une des propositions phares du candidat Benoît Hamon pendant la présidentielle. Des élus socialistes souhaitent la mettre en place dans leur département.
Ils veulent tenter l'expérience. Dans une tribune publiée dimanche 26 novembre dans Le JDD, huit présidents socialistes de département demandent à tester le revenu de base, proposition phare de Benoît Hamon pendant la présidentielle, pour éventuellement le généraliser. "Le revenu de base renouvelle une ambition universelle, celle qui a fondé la création du Revenu minimum d'insertion (RMI) en 1988 : garantir un revenu socle pour tous", estiment-ils.
Parmi les signataires, on retrouve Jean-Luc Gleyze, président du département de la Gironde, André Viola (Aude), Henri Nayrou (Ariège), Philippe Martin (Gers), Mathieu Klein (Meurthe-et-Moselle), Georges Méric (Haute-Garonne), Jean-Luc Chenut (Ille-et-Vilaine) et Stéphane Troussel (Seine-Saint-Denis).
Du laboratoire au test in vivo
S'appuyant sur leur implantation locale, ils demandent à expérimenter ce concept qui divise et resurgit régulièrement dans le débat. "Nous voulons passer de l'étude en laboratoire au test in vivo en portant un projet d'expérimentation au Parlement", ajoutent les élus, rappelant "l'intention" d'Emmanuel Macron de "réformer la Constitution pour assouplir le droit à l'expérimentation", exprimée lors du Congrès des maires de France.
Les présidents de département visent ainsi l'élaboration d'"un modèle robuste, crédible scientifiquement, audacieux socialement et soutenable financièrement grâce à des micro-simulations" partant des "réalités sociales". L'expérimentation de terrain permettra d'évaluer le revenu de base "pour l'ajuster, avant peut-être de le généraliser", font-ils valoir sans en préciser les contours exacts.
Un système testé dans plusieurs pays
Le revenu de base n'est pas le "fossoyeur de la valeur travail" mais représente au contraire "pour celles et ceux qui passent à travers les mailles du filet de toutes les politiques publiques une opportunité de reprendre le chemin de l'emploi", assurent-ils. Soulignant les "limites" du Revenu de solidarité active (RSA) et la "complexité" des "minimas sociaux", ils rappellent que la pauvreté "frappe près de 9 millions de personnes en France".
L'année dernière, une mission d'information du Sénat avait proposé d'expérimenter rapidement "dans des territoires volontaires" différentes modalités d'un revenu de base. Ce revenu universel, qui fait l'objet expérimentations à petite échelle ou de projets dans plusieurs pays, notamment la Finlande, était la proposition phare du candidat socialiste à la présidentielle, Benoît Hamon.
Début novembre,Julien Bayou, le porte-parole d'Europe Ecologie-Les Verts, a annoncé le lancement d'une opération de crowdfunding pour expérimenter ce revenu grâce à un tirage au sort permettant au gagnant d'en bénéficier pendant un an.
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