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Le Foll, Faure, Carvounas, Maurel : on vous présente les candidats à la tête du Parti socialiste

Quatre candidats vont confronter leurs visions et leurs méthodes lors d'un débat, mercredi, en vue du congrès du Parti socialiste.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le siège du Parti socialiste, rue de Solférino, à Paris, le 10 janvier 2018. (MAXPPP)

Quatre hommes pour un fauteuil. Stéphane Le Foll, Olivier Faure, Luc Carvounas et Emmanuel Maurel, les quatre candidats à la tête du PS, débattent, mercredi 7 mars, sur LCI et RTL. Ils auront aussi la difficile tâche de reconstruire un Parti socialiste en lambeaux. Passage en revue de leurs points forts et de leurs points faibles.

Stéphane Le Foll : l'héritier de l'ère Hollande

Stéphane Le Foll rencontre des salariés de l'usine Ascoval (Nord), le 22 février 2018. (MAXPPP)

Son point fort. L'ancien porte-parole du gouvernement peut se démarquer par sa notoriété. "Le député de la Sarthe compte sur sa gouaille et sa science de la repartie pour l’emporter face à des candidats moins connus", explique Le Monde.

Son point faible. En tant qu'ancien ministre, Stéphane Le Foll est celui qui assume le plus franchement le bilan de François Hollande, même s'il concède que "la communication sur l'action du gouvernement n'était pas la bonne" et qu'il y a eu "une erreur de calendrier et de méthode" sur la loi Travail. Il devra néanmoins se détacher de l'image de l'ancien chef de l'Etat.

Ses priorités. L'ancien ministre de l'Agriculture fait de l'environnement et de la lutte contre le réchauffement climatique "le premier grand défi" à relever. Il propose qu'un "grand forum" soit organisé "pendant les deux ans qui viennent pour construire les bases d'un modèle de développement durable et d'efficacité énergétique".

Stéphane Le Foll affiche également sa volonté de s'attaquer aux inégalités. Son programme : doter chaque jeune d'un capital de départ "en consacrant 1% de [la] richesse [nationale] à cet objectif". Troisième axe : l'Europe. Il veut ainsi "organiser une grande convention sur l’Europe afin de préparer les élections européennes".

Ses idées pour rénover le PS. Stéphane Le Foll veut revoir le système des primaires : seuls pourront voter les électeurs préalablement inscrits. Il propose aussi la généralisation du vote électronique.

Olivier Faure : le plus consensuel

Le président du groupe Nouvelle Gauche à l'Assemblée nationale, Olivier Faure, le 2 mars 2018. (MAXPPP)

Son point fort. Olivier Faure est l'actuel président du groupe Nouvelle Gauche à l'Assemblée nationale. De nombreuses personnalités lui ont apporté leur soutien, dont Martine Aubry, la maire de Lille. Les quadras du PS qui envisageaient de soutenir Najat Vallaud-Belkacem si elle s'était présentée se sont également rangés derrière lui, note le Huffington Post. Tout comme l'ancien ministre Matthias Fekl, les maires de Nantes et Rennes, Johanna Rolland et Nathalie Appéré, ou la présidente de la région Occitanie, Carole Delga.

Son point faible. Le député de Seine-et-Marne devra imposer son style. "On lui reproche d’avoir privilégié le rassemblement à la clarté, de ne pas avoir de ligne politique assez ferme", explique Le Parisien.

Ses priorités. Olivier Faure veut incarner un projet autour des élections européennes de 2019. Il se dit "eurosocialiste", membre d'une "famille politique qui porte l'espoir d'une alternative progressiste à l'Europe libérale dominée par la droite". Ainsi, pour lui, l'Europe doit "se protéger dans la mondialisation en revoyant sa politique de concurrence et de commerce international", et "mener un combat impitoyable contre les paradis fiscaux".

Ses idées pour rénover le PS. Le député veut installer "une équipe renouvelée et paritaire" à la tête du parti. Il propose la mise sur pied d'un "parti-plateforme" ouvert à tous. Il souhaite également lancer, pour construire le projet du PS, de grands chantiers thématiques sur lesquels militants et sympathisants trancheront.

Luc Carvounas : le défenseur d'une gauche rassemblée

Luc Carvounas dans la salle des quatre colonnes à l'Assemblée nationale, le 10 janvier 2018. (MAXPPP)

Son point fort. Luc Carvounas s'est rapproché de Benoît Hamon pendant la campagne présidentielle. Il peut aujourd'hui compter sur le soutien des proches de l'ancien candidat à l'Elysée, comme Mathieu Hanotin ou Régis Juanico.

Son point faible. L'ex-lieutenant de Manuel Valls devra faire oublier sa proximité passée avec l'ancien Premier ministre. Il manque également de réseau au sein du parti.

Ses priorités. Dans le domaine économique et social, Luc Carvounas propose notamment d'"exonérer de TVA les biens de première nécessité (eau, gaz, électricité et certains produits alimentaires)" et de "supprimer toutes les niches fiscales qui ne créent pas suffisamment d'emplois".

Dans le domaine de la santé et de l'environnement, il veut "interdire les perturbateurs endocriniens". Il défend également "l'élection au suffrage universel direct du président de l'UE", l'abaissement du droit de vote à 16 ans et l'attribution du droit de vote aux élections locales aux étrangers extracommunautaires.

Ses idées pour rénover le PS. Il veut donner un coup de pouce aux fédérations en versant "à [chacune] 20 000 euros par an jusqu'en 2022 pour leur donner plus de moyens", rapporte Le Parisien. "Je prends 20% du montant de la vente du siège de Solférino et je redistribue aux territoires", détaille Luc Carnouvas.

Il défend aussi la vision d'une gauche "arc-en-ciel", version modernisée de la gauche plurielle, et "ne croit pas aux gauches irréconciliables". Il souhaite ainsi inviter au congrès du PS Pierre Laurent (PCF), Benoît Hamon (Génération•s), David Cormand (EELV), Jean-Luc Laurent (MRC) et Jean-Luc Mélenchon (FI). 

Emmanuel Maurel : le partisan d'une ligne marquée à gauche

Emmanuel Maurel lors d'un rassemblement des "frondeurs" du PS à La Rochelle (Charente-Maritime), le 10 septembre 2016. (MAXPPP)

Son point fort. L'ancien "frondeur" incarne une ligne claire et d'opposition : celle d'une "gauche décomplexée". Le candidat veut "réaffirmer la nécessité d’une voie socialiste distincte du social-libéralisme", relaie La Croix.

Son point faible. Emmanuel Maurel souffre d'un déficit de notoriété. Par ailleurs, il "est jugé trop clivant et peu réaliste par une partie de ses camarades", rappelle Libération.

Ses priorités. Défenseur de la "valeur du travail", Emmanuel Maurel veut notamment "mener campagne pour l'augmentation des salaires et du smic", "rétablir la hiérarchie des normes" et "interdire les 'licenciements boursiers'". L'eurodéputé souhaite "faire du travail détaché une exception en le limitant à des missions de quatre jours", prône un Etat fort qui pilote la conversion écologique et sociale de l'économie ,"y compris en utilisant la nationalisation", et appelle à la création d'un "minimum jeunesse".

Au niveau européen, Emmanuel Maurel plaide pour la mise en place d'un "système de préférence communautaire", d'une "taxe carbone [aux] frontières" de l'UE et veut "rediscuter une bonne partie des traités". Il souhaite ainsi organiser une consultation militante sur le traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada (le CETA), avant le vote à l'Assemblée et au Sénat.

Ses idées pour rénover le PS. Emmanuel Maurel veut installer "un binôme paritaire à tous les échelons de direction du PS et lancer un plan d’urgence pour la péréquation financière en direction des fédérations en difficulté", comme il l'explique au Parisien.

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