Les cadres de la majorité envoient les frondeurs du PS sur les roses
Tout le week-end, les principaux leaders du parti ont sermonné les députés socialistes qui ont mis en échec le gouvernement au moment du vote à l'Assemblée de la loi Macron.
"Le PS, tu l'aimes ou tu le quittes." C'est, en substance, le message que les principaux leaders de la majorité ont envoyé ce week-end aux frondeurs du PS, qui ont mis en échec le gouvernement sur la loi Macron, mardi 17 février. Et même le chef de l'Etat, François Hollande, y est allé de sa réprimande.
Hollande : "Il faut entendre ce que veulent les Français"
En marge de sa visite au Salon de l'agriculture, samedi, le président de la République a, en effet, appelé la majorité socialiste à la "responsabilité" et à la "lucidité" en vue des prochaines réformes qu'elle devra voter. "Il faut entendre ce que veulent les Français. Qu'est-ce qu'ils demandent ? Que le pays avance. Que le pays change. Que le pays réussisse", a martelé François Hollande devant les journalistes.
"Il faut, quand on est dans la majorité, en avoir la responsabilité, la lucidité, a-t-il ajouté. Il y a un moment où si le Parlement ne comprend pas ce que veut le pays, il y a une forme de défiance qui s'installe. Notre rôle n'est pas d'opposer le Parlement au peuple, c'est, au contraire, de dire : 'Maintenant, il faut aller vite'."
Valls : "Etre sérieux et se comporter comme il faut"
Au lendemain de cette ferme mise au point de François Hollande, Manuel Valls a, lui aussi, exhorté les frondeurs socialistes à faire preuve de "sérieux" et à aller dans le "sens de l'intérêt général". En marge des célébrations du Nouvel an chinois à Paris, dimanche, le chef du gouvernement a appelé les députés – et notamment ceux de la majorité – à "regarder le monde tel qu'il est".
"Dans le moment que nous connaissons, face aux menaces, la montée aussi de l'extrême droite, aux défis considérables pour notre pays, notamment sur le plan économique, il faut être sérieux et se comporter comme il le faut, c'est-à-dire avec le sens de l'intérêt général, le sens de l'Etat et avec la volonté de rassembler", a-t-il lâché.
Le Roux : "Personne n'est obligé de rester dans un parti"
Le patron du groupe PS à l'Assemblée, Bruno Le Roux, y est également allé de son avertissement. "Personne n'est obligé de rester dans un groupe ou dans un parti. Il faut de la loyauté. Si les députés ne se sentent pas bien au point de ne pas soutenir le gouvernement, c'est à eux d'en tirer les conséquences", a-t-il prévenu, sans détour, sur France Inter, dimanche soir.
Le chef de file des députés socialistes a, en revanche, écarté l'hypothèse d'exclure les députés frondeurs. "L'exclusion, c'est un affaiblissement collectif, a-t-il justifié. Mais nous aurons, lors du bureau national, à définir les modalités de ce qui doit être un contrat de confiance entre tous les députés du groupe."
Cambadélis : "Je vais mettre les points sur les 'i'"
Prié par des élus socialistes de "faire la synthèse" au plus vite, le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, s'est, pour sa part, efforcé minimiser ces nouveaux cahots sur la voie de la prochaine élection présidentielle.
"Avec moi, ce n'est pas sévère, c'est clair, a-t-il prévenu dimanche sur Canal+. J'aurai une discussion avec tout le monde, et je mettrai les points sur les 'i'", mardi, lors du bureau national, a-t-il précisé. La réunion, qui doit se tenir en fin de journée au siège du PS, s'annonce mouvementée.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.