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Menace terroriste, suppression de la Cour de justice de la République... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Manuel Valls

L'ancien Premier ministre était invité sur Europe 1 mercredi matin.

Article rédigé par franceinfo
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Le Premier ministre Manuel Valls le 14 décembre 2016 lors de l'inauguration de son local de campagne. (ALAIN JOCARD / AFP)

Pas de "naïveté face à la menace", un budget de la défense à 2% du PIB, la suppression de la Cour de justice de la République... Désormais candidat à la primaire de la gauche, Manuel Valls a fait plusieurs propositions, mercredi 21 décembre, sur Europe 1.

Deux jours après l'attentat qui a fait 12 morts lundi soir à Berlin, l'ancien Premier ministre a logiquement été interrogé sur la menace terroriste et les récents attentats qui ont frappé la France et le reste de l'Europe. "Nous avons le devoir de nous préparer à une guerre longue", a répondu Manuel Valls.

Il répond au chef de l'état-major des armées

Et le candidat à la primaire de continuer : "Nous l'avons fait au cours de ces dernières années en donnant plus de moyens à nos forces de sécurité, à nos services de renseignements, à nos armées." "Mais il faut nous préparer à cette guerre longue, il faut se donner cet objectif d'atteindre (...) 2% pour notre budget de la Défense, c'est-à-dire passer aujourd'hui de 32,7 milliards à un peu plus de 40 milliards à l'horizon 2025", a-t-il poursuivi.

Manuel Valls se fait ainsi l'écho d'une demande exprimée par le chef d'état-major des armées. Pierre de Villiers signe mercredi une tribune dans le quotidien Les Echos, dans laquelle il demande "une hausse progressive du budget de la défense" pour atteindre les 2% du PIB, contre 1,77% actuellement.

Il dénonce les amalgames après l'attentat de Berlin

Manuel Valls a ensuite poursuivi, toujours sur le même thème : "Ils veulent frapper, ils veulent frapper l'opinion. Ils cherchent aussi (...) à déstabiliser le jeu politique et nos démocraties, on le voit bien en s'attaquant à la France comme l'Allemagne, en faisant le jeu de ceux qui confondent terroristes et réfugiés."

Interrogé plus longuement sur ce point, il a répondu : "Nous assumons une politique d'asile (...) mais je ne veux pas faire cette confusion, qui serait une confusion terrible, entre l'accueil des réfugiés et les terroristes qui en effet ont profité du drame des réfugiés pour s'inflitrer en Europe mais je veux rappeler que dans les réseaux jihadistes il y a des Français, des Allemands, des Britanniques..."

Manuel Valls sur Europe 1
Manuel Valls sur Europe 1 Manuel Valls sur Europe 1

Enfin Manuel Valls a fait le lien avec la campagne présidentielle. "Toute la difficulté, le défi de cette campagne, (...) ce sera de garder la gravité nécessaire, de ne jamais faire preuve de naïveté face à la menace qui est là", a-t-il déclaré.

Il veut supprimer la Cour de justice de la République

Le candidat à la primaire de la gauche a ensuite été interrogé sur la décision de la Cour de justice de la République, composée de trois magistrats professionnels et douze parlementaires, qui a jugé lundi la patronne du FMI et ex-ministre de l'Economie Christine Lagarde coupable de "négligence" mais l'a dispensée de peine dans l'arbitrage Tapie.

Manuel Valls s'est prononcé pour la suppression de cette juridiction. "On ne peut plus continuer avec ce type d'institution qui donne le sentiment, à tort ou à raison, de protéger ceux qui gouvernent", a déclaré l'ancien Premier ministre. "Et c'est ce sentiment-là qui je crois crée les conditions d'une rupture civique entre les citoyens et ceux qui dirigent, donc il faudra, dans une réforme constitutionnelle (...), supprimer bien sûr cette Cour de justice, qui donne encore une fois ce sentiment qu'il y a deux justices", a-t-il poursuivi.


Toutefois, la suppression de cette juridiction d'exception, créée en 1993 pour juger les Premiers ministres, ministres et secrétaires d'Etat pour les crimes et délits commis "dans l'exercice de leurs fonctions", figurait dans le programme de François Hollande. Mais la promesse n'a jamais été appliquée.

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