Un ex-président des jeunes socialistes accusé de harcèlement et d'agressions sexuelles
La secrétaire nationale du PS Rita Maalouf, en charge des droits des femmes, a demandé l'exclusion de Thierry Marchal-Beck.
"Je demande officiellement son exclusion dans les plus brefs délais." La secrétaire nationale du PS Rita Maalouf, en charge des droits des femmes, a demandé, mardi 14 novembre, que soit exclu du parti Thierry Marchal-Beck. Cet ancien président du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) est accusé de harcèlement et d'agressions sexuelles par huit femmes, selon Libération.
Thierry Marchal-Beck aurait agi de 2010 à 2014, parfois en public, et "beaucoup de cadres connaissaient son comportement", selon le quotidien. "Dans leur grande majorité, ces faits sont prescrits et n'ont pour l'instant pas fait l'objet d'une plainte, même si deux victimes y réfléchissent", précise le journal. Libération a recueilli le témoignage anonyme de huit femmes, qui décrivent des faits pouvant être qualifiés de harcèlement ou d'agressions sexuelles. Le journal affirme avoir pu recenser "au moins quatre cas supplémentaires".
Le modus operandi que ces femmes décrivent est souvent le même: l'agresseur les plaque contre le mur, tente de les embrasser, glisse sa main sous leur T-shirt ou leur jupe. L'une d'elle affirme que "TMB" a tenté de lui imposer une fellation, une autre qu'il lui a malaxé les seins par surprise, en public. "Il n'était pas entreprenant, simplement violent", affirme une troisième.
Une cellule d'écoute au sein du parti
Ces révélations de Libération ont suscité de vives réactions au PS, dont celle du député Régis Juanico sur Twitter.
Comportement inqualifiable et inexcusable. Soutien total aux victimes. La justice doit passer. Que de tels faits négation des engagements que nous avons toujours défendus se soient passés dans une organisation, @JeunesSocialist que j'ai présidé en 1995 me révulse au + haut point. https://t.co/bknYivuezy
— Régis JUANICO (@Juanico) 14 novembre 2017
L'actuel président du MJS, Benjamin Lucas, s'est dit "révulsé", et s'est engagé sur Facebook à "continuer le travail entrepris (depuis) plusieurs semaines" pour "interroger et transformer nos cadres collectifs, nos pratiques, nos silences". Rita Maalouf souhaite que soit mise une cellule d'écoute au sein du parti, veut "une formation obligatoire sur ces questions pour les militants, les cadres et les élus" du parti, et entend à l'avenir que "le harcèlement soit un motif d'exclusion".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.