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Quand le camp Hollande met en garde contre une confiance excessive

Pour cette dernière semaine d’avant premier tour, le camp de François Hollande insiste sur la mobilisation afin d’éviter qu’une confiance excessive ne s’installe. "Il n’y a jamais d’élection imperdable", prévient Delphine Batho.
Article rédigé par Sébastien Tronche
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
François Hollande en déplacement à Amiens, le 18 avril 2012. (MARTIN BUREAU / AFP)

Pour cette dernière semaine d'avant premier tour, le camp de François Hollande insiste sur la mobilisation afin d'éviter qu'une confiance excessive ne s'installe. "Il n'y a jamais d'élection imperdable", prévient Delphine Batho.

"Les sondages ne sont pas un pronostic." Signée Delphine Batho, jeudi 19 avril au QG de campagne de François Hollande, la mise en garde tranche avec les sourires arborés par les socialistes mardi soir dans le TGV qui rentrait du grand rassemblement de Lille. Le sentiment d'une élection gagnée d'avance flottait à la réception d'une nouvelle enquête donnant le candidat socialiste large vainqueur au deuxième tour.

"Il n'y a jamais d'élection imperdable. Nous avons une forme de prudence à l'égard de ce qu'indiquent ces enquêtes d'opinion que nous prenons avec des pincettes", avance plus prudemment Delphine Batho, de chœur avec Bernard Cazeneuve, autre porte-parole de François Hollande, qui rappelait, avant le meeting lillois, que "toute élection peut être perdue et que c'est pourquoi il faut éviter une démobilisation".

"Le premier tour est d'une importance capitale", prévient Bruno Le Roux

La sortie de Daniel Cohn-Bendit, estimant que "François Hollande a gagné", a pourtant appuyé les craintes socialistes. A savoir une tendance trop positive qui encouragerait l'abstention et l'éparpillement des voix à gauche.

Ce qui inquiète François Hollande donc, ce n'est pas Nicolas Sarkozy, qui dévisse à l'approche du jour J, mais l'excès de confiance, même s'il affiche un optimisme à peine dissimulé. Alors, ne cessant de marteler que le premier tour sera décisif, le candidat socialiste répète le message à l'envi dans ses derniers meetings comme dans son staff de campagne.

"Le premier tour est d'une importance capitale, rappelle ainsi, un brin solennel, Bruno Le Roux, hollandais de la première heure et député de Seine-Saint-Denis. Si on veut le changement le 6 mai, François Hollande doit être porté le plus haut au premier tour."

Le spectre de 2002… et de 2007

En appelant à la création d'une dynamique dès le premier tour, les socialistes veulent reproduire le schéma gagnant de Nicolas Sarkozy en 2007. "Les enquêtes d'opinion n'avaient par prévu le score de Nicolas Sarkozy au premier tour, rappelle la royaliste Delphine Batho, députée des Deux-Sèvres. Dans les résultats, on voit bien qu'il y avait un écart entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy difficile à rattraper. Il faut donc donner un signal très clair qui s'exprimera dès le 22 avril."

En filigrane, le sempiternel spectre du 21 avril 2002 brandi par les socialistes pour éviter une déconvenue surprise. "Dix ans après, le 21 avril est une date dont on se souvient tristement. L'abstention est un danger", clame Bruno Le Roux. "C'est notre rôle de mettre en garde, ajoute Delphine Batho. Rien ne se substitue à la décision du peuple français."

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