Quatre parlementaires français ont rencontré Bachar al-Assad en Syrie
Alors que les relations diplomatiques de la France sont rompues avec la Syrie, quatre parlementaires français ont rencontré le président syrien Bachar al-Assad ce mercredi matin. Leur voyage se fait à titre "personnel", mais ces députés et sénateurs, socialiste et UMP, sont convaincus que la France doit renouer le dialogue avec Damas.
Les quatre participants sont le député UMP Jacques Myard, le député socialiste Gérard Bapt, le sénateur UMP Jean-Pierre Vial et le sénateur UDI François Zochetto. Ils sont tous membres du groupe France-Syrie à l'Assemblée et au Sénat. Ils précisent avoir payé eux-mêmes leurs billets d'avion et leurs nuits d'hôtel.
"Il ne faut pas que la France, une fois de plus, soit la dernière à comprendre ce qui se passe"
"Nous ne sommes pas ici pour absoudre, nous ne sommes pas ici pour oublier les massacres qui ont eu lieu, mais nous sommes ici pour essayer de voir comment nous pouvons sortir de cette impasse ", explique le député UMP des Yvelines, Jacques Myard, depuis la Syrie, joint ce mercredi par France Info. "Ce n'est pas en disant 'voilà nous ne voulons plus de tel homme', que nous trouverons une solution ", ajoute-t-il. "Si on ne parle qu'avec les gens avec lesquels nous sommes d'accord, il n'y a plus de diplomatie ".
Le député UMP poursuit : "Vous savez les Etats-Unis l'ont compris, ils sont en contact, d'autres pays européens sont au contact, il ne faut pas que la France, une fois de plus, soit la dernière à comprendre ce qui se passe. Ce régime, dans la solution du problème, est incontournable. Si vous ne comprendez pas ça c'est que vous n'avez rien compris à ce qui se joue ici ". Les parlementaires comptent ramener à Paris "un certain nombre de messages dont le gouvernement fera ce dont il pense devoir faire ".
Mais pour certains cette initiative passe mal. "Je suis scandalisé par ce voyage, il faut absolument le dénoncer, on sait que cette paix ne peut être possible qu'avec le départ de Bachar al-Assad ", dit Michel Morzière, porte-parole du collectif Urgence Solidarité Syrie.
"En aucun cas une initiative officielle de la France"
Le gouvernement lui aussi se désolidarise. "C'est une initiative qui n'est en aucun cas une initiative officielle de la France ", a déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll. Le ministère français des Affaires étrangères, par la voix de son porte-parole adjoint, avait déjà pris mardi ses distances avec cette initiative en déclarant que les parlementaires concernés par ce déplacement n'étaient "porteurs d'aucun message officiel ". "La position de la France est constante. Nous ne discutons pas avec Assad ", a ajouté une source diplomatique.
Le conflit en Syrie a fait à ce jour plus de 200.000 morts et dix millions de déplacés. Sur décision de Nicolas Sarkozy, la France avait annoncé en mars 2012 la fermeture de son ambassade en Syrie pour dénoncer la répression conduite par le président Bachar al-Assad. Deux mois plus tard, Paris déclarait l'ambassadrice de Syrie et d'autres diplomates personae non grata et la ligne officielle française n'a pas changé depuis. Les quatre parlementaires partis lundi devraient être de retour en France jeudi.
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