"Le monde change, nous allons gagner" : en Nouvelle-Calédonie, la percée du "oui" au référendum donne de l'espoir pour les suivants
La Nouvelle-Calédonie a fait le choix de rester française, mais au lendemain d'un vote au résultat plus serré que prévu, le camp des indépendantistes mise beaucoup sur les deux autres référendum prévus par l'accord de Nouméa.
Quel lendemain se dessine pour la Nouvelle-Calédonie ? Les habitants, lundi 5 novembre, semblent assez partagés, à l'image des résultats du référendum de dimanche, au verdict plus serré que prévu : 56,4% pour le non à l'indépendance et 43,6% en faveur du oui. Le camp du "non" n'attendait pas une percée significative des indépendantistes.
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Alex écoute la radio locale, soulagé que le "non" l’ait emporté. "La France nous donne tout. Il ne manquait rien pour les Mélanésiens. On va toujours vivre comme on vivait avant", lance cet habitant de Nouméa. Sybille, elle, pensait se réveiller dans une Nouvelle-Calédonie indépendante. Elle se dit "déçue" ce matin, mais rassurée par la différence de score entre les deux réponses. "On ne perd pas espoir."
Les loyalistes avaient imaginé un plus grand écart. Certains espéraient obtenir 70% des suffrages. Pour Gilles, indépendantiste, cela ouvre "la possibilité de négocier encore". "Les Kanaks sont bien là. L’indépendance, c’est le combat des Kanaks, ce n'est que justice, dans ce système où tout est mensonge, tout est agent, affirme-t-il. De toutes les manières, le monde change de ce point de vue-là. Et nous allons gagner."
"Il faut aller au terme de l'accord signé"
Ludovic a voté pour le "non", mais il n’est pas tranquille. "Ça va semer la zizanie", redoute-t-il. "Si on avait eu un 40-60 ou un 20-80, cela aurait été. Mais là, c’est une égalité, analyse-t-il. Donc les loyalistes vont se dire qu’ils sont chez eux, qu'il faut rester. Les enfants du pays, les Mélanésiens et les Kanaks vont se dire qu’ils ont pratiquement gagné, et ils vont s’approprier pas mal de choses." Ludovic redoute "une recrudescence de violence". Il dit attendre de voir quelles seront les directives de l'État français.
Quelques incidents ont eu lieu le soir du référendum, mais rien ne confirme qu’ils sont liés au scrutin. Jean-Louis ne craint rien. Pour lui, tout reste à construire. "Ceux qui disaient qu'il n'y aurait pas de deuxième, de troisième référendum, doivent revoir leur copie, indique-t-il. Il faut aller au terme de l’accord signé." D'ici là, il demande du dialogue et une réduction des disparités.
Selon l'accord de Nouméa, deux autres référendums peuvent être organisés dans les quatre ans, si un tiers des membres du congrès de Nouvelle-Calédonie le demande.
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