Nouvelle-Calédonie : vers l'indépendance ?
Alain Christnacht, un des artisans des accords de Matignon et Nouméa et haut-commissaire de la république en Nouvelle-Calédonie, est l'invité du Soir 3. Il revient sur l'hypothèse d'une majorité indépendantiste.
Alors que les élections cruciales ont lieu dimanche 11 mai en Nouvelle-Calédonie, Alain Christnacht, ancien haut-commissaire dans la région, explique l'importance de ce scrutin. Quelle serait la conséquence d'une indépendance ? "Ce n'est pas impossible. Pour l'instant, sur 54 sièges, il y en a 29 pour les non-indépendantistes et 25 pour les indépendantistes, donc cela peut en effet bouger. Si les indépendantistes ont la majorité au Congrès, ce ne sera pas pour autant l'indépendance. Elle ne peut être obtenue que par un référendum, et comme on l'a vu il y aura un autre en 2020 et peut être en 2022. S'ils ont la majorité, ils dirigeront le gouvernement", précise l'homme politique.
Société clivée ?
Un référendum rapide est-il possible ? "Il peut être déclenché par un tiers des membres du Congrès, indépendantistes et non indépendantistes." Et si aucune majorité ne se dégageait ? "On peut en théorie avoir moitié-moitié, cela étant, on a l'habitude des compromis en Nouvelle-Calédonie. Il peut y avoir des alliances, un blocage un certain temps, mais je n'y crois pas", avance Alain Christnacht. 30 ans après le début des accords, la société est toujours aussi clivée. "Elle a beaucoup changé sur le plan économique et social (…) c'est vrai que la filiation identitaire reste toujours un peu la même. Les Kanaks sont toujours à 90 % indépendantistes et les autres ne le sont pas", conclut-il.
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