Réforme des retraites : la présidente de l'Assemblée nationale annonce avoir porté plainte après avoir reçu des menaces "abominables"
Une manière de dénoncer le "phénomène massif" de violences envers les élus. La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a annoncé dimanche 26 mars avoir porté plainte après avoir reçu une "lettre de menaces absolument abominable". "Ça commence très aimablement par : 'salut la grosse truie juive. (...) On n'a plus de zyklon [du nom de l'acide employé dans les chambres à gaz des camps d'extermination nazis] hélas, mais des barres de fer pour éliminer cette saloperie de Jude ['juive' en allemand]'", a lu Yaël Braun-Pivet sur le plateau du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI.
"J'ai deux pages comme cela, j'ai évidemment porté plainte", a précisé la présidente de l'Assemblée. Selon elle, ce courrier présente "la même écriture" que ceux reçus récemment par deux autres élues des Yvelines, la présidente du groupe Renaissance Aurore Bergé, et la députée Renaissance Marie Lebec. L'auteur s'en prenait notamment au bébé de 4 mois d'Aurore Bergé, "si petit" et qui "ne pourra pas s'enfuir".
Plus de soixante élus victimes de violences
"Jamais, je n'aurais imaginé qu'en m'engageant en politique, j'aurais à subir l'antisémitisme, le sexisme, la violence verbale, parfois la violence physique à travers nos permanences", a souligné Yaël Braun-Pivet. Selon le décompte des services du palais Bourbon, depuis le début de la mandature, "61 parlementaires ont subi des violences, que ce soit au sein de leur permanence ou par courrier ou sur les réseaux sociaux", et notamment "22 depuis le 19 mars".
S'il s'agit d'un "phénomène massif", marqué par une hausse de 32% des violences à l'égard des élus l'an passé, un regain récent a été observé lors de la contestation de la réforme des retraites. De manière plus générale, Yaël Braun-Pivet a fustigé les "quelques centaines d'individus qui viennent pour tout casser" et "mettent à mal nos libertés" en marge des cortèges. "Ce sont des gens qui ne respectent rien, certainement pas la vie humaine", a-t-elle fait valoir.
Elle a au passage épinglé La France insoumise, qui "d'une certaine façon légitime" la violence dans les manifestations en considérant que "ces individus ont de bonnes raisons" et qu'existerait une "violence institutionnelle" à laquelle les casseurs ne feraient que répondre "en réaction et en défense". "C'est ahurissant comme prise de position", s'est-elle indignée.
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