Remaniement : Sarkozy mise sur l'ouverture à droite
Calmer les tensions au sein du parti majoritaire. Rassembler toutes les sensibilités représentées à l'UMP. Faire taire les critiques, aussi. Voilà sans doute la volonté de Nicolas Sarkozy et de François Fillon. Car ce remaniement limité fait entrer au gouvernement trois membres de l'UMP - finie, l'ouverture à gauche - qui n'ont jamais été des proches du chef de l'Etat.
François Baroin, tout d'abord. Le chiraquien député-maire de Troyes n'a pas caché ses critiques ces derniers mois sur l'action du gouvernement, fustigeant notamment la réforme de la taxe professionnelle et l'ouverture à gauche.
Des reproches qu'il va devoir taire, en tant que ministre du Budget. François Baroin prend en effet la place d'Eric Woerth, qui part au ministère du Travail remplacer un Xavier Darcos tombé en disgrâce.
Marc-Philippe Daubresse, ensuite. Le député du Nord, qui se dit proche de Jean-Louis Borloo, devient ministre de la Jeunesse et des Solidarités Actives. Ce centriste remplace à ce poste Martin Hirsch, l'un des symboles de l'ouverture à gauche.
Geste d'apaisement envers Dominique de Villepin ?
Georges Tron, enfin. Ce fidèle de Dominique de Villepin devient secrétaire d'Etat à la Fonction publique, alors qu'il n'avait pas non plus épargné Nicolas Sarkozy : il avait qualifié sa première année de présidence d'année "de surprises et finalement de
déception".
Le nouveau membre du gouvernement voit dans sa nomination "un geste d'apaisement" à l'égard de Dominique de Villepin, l'ennemi juré de Nicolas Sarkozy. Mais est-ce vraiment le cas ? Jeudi, Dominique de Villepin lance son parti politique avec la volonté affichée de s'installer à l'Elysée en 2012. Difficile de voir dans la nomination de l'un de ses principaux lieutenants un simple hasard de calendrier.
Céline Asselot
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